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jeudi 29 mai 2014

Boquete et les Quetzals

paysages du panama
Il est 20h32 et nous voici arrivés à Panama city, capitale du Panama, petit pays situé en Amérique centrale bien connu pour son canal...  Le premier constat à notre arrivée est la différence de chaleur avec l'Equateur. Ici c'est chaud et très humide. J'ai l'impression de revivre mon arrivée à Manille aux Philippines, il y a maintenant 10 mois. Il est 21h30, nous sommes trempés de sueur! Il doit faire 28°C et 80% d'humidité... incroyable! Deuxième constat: la population. Il y a ici un mixage ethnique impressionnant: blancs, blacks, portoricains, indiens... Troisième constat: le niveau de vie. Il semble bien plus élevé qu'en Amérique du Sud. A notre arrivée par exemple, nous furent obligés de prendre un taxi entre l'aéroport et notre hôtel réservé à l'avance. Cela nous a couté la modique somme de 30$... Nous n'avons jamais dépasser 20$ en AS... Idem pour notre chambre. A 25$ la nuit, on pourrait s'attendre à quelque chose de sympa. Peut-être en AS mais ici, et qui plus est dans la capitale, on aura le droit à une chambre très moyenne avec un semblant de clim. Le changement est donc bien réel.


Notre visite du Panama sera très courte. Nous prendrons un bus le lendemain et traverserons le pays en direction de Boquete. Nous retrouvons donc notre Panaméricaine préférée et partons pour 8h-10h de route de folie...

La route est assez longue mais e bus tout confort. On peut observer des forets à pertes de vue, quelques maisons colorées en bord de route possédant chacune un hamac et un nombre incalculable de Mc Do... On se rapproche des US et ça se sent! Pick-up & fast food à gogo!   


Petit changement de bus à David et 1h de route plus tard, nous voici arrivés à Boquete à la recherche d'une chambre... Nous sommes samedi soir. Il est 20h. Il fait nuit. L'optimisme est de rigueur! Le 4ème hôtel sera le bon. Nous trouverons une petite chambre toute mignonne pour 22$ la nuit et irons croquer un morceau! "Le voyage m'a donné grand faim, allons festoyer!"

Le lendemain réveil à 6h. Nous partageons un taxi avec un américain qui nous dépose au départ du "sentier des Quetzals". Mais c'est quoi donc un Quetzal??? Le Quetzal resplendissant est une espèce d'oiseau mythique de la forêt tropicale — l'oiseau sacré des Mayas — et l'oiseau national du Guatemala. On le trouve en Amérique centrale mais c'est assez difficile de l'apercevoir. Plus une excuse qu'autre chose, ce sentier est l'occasion d'une bonne balade...


Et quelle balade! Le sentier "presque balisé" se trouve dans une foret bien  tropicale. On se croirait en Amazonie. On entend toutes sortes d'oiseaux (que l'on arrive pas à voir d'ailleurs, mais qui nous voient c'est sûr!) la chaleur est là ce matin et l'humidité l'accompagne... Attention aux moustiques!


 













 
Nous marcherons 5h dans la jungle et ne croiserons absolument personne. Boquete est assez touristique mais la saison des pluies arrivant, les touristes ne sont pas très nombreux (mais les hôtels complets! Va comprendre...) Pas de marcheurs ni de Quetzals d'ailleurs, juste des écureuils! Au Chili, nous avions visité la réserve des pingouins sans pingouins! Ici le sentier des Quetzals sans Quetzals..! Bon c'est noté, la prochaine fois nous tenterons le sentier des castors si l'on désire voir des crocodiles, ou la réserve des éléphants si l'on veut observer des singes hurleurs...
 
La fin du sentier débouche sur une sorte de bourg, où quelques propriétés sont établies, surtout des fermes  je pense. Ici à priori, on vit de l'agriculture et du lait. Vaches laitières au déjeuner (s'il n'y avait pas la foret tropicale en fond d'écran, je me croirai presque en Normandie!), pommes de terre, haricots, maïs, tomates, bref on travaille la terre ici. Pas de terrasses, tout est planté suivant le profil de la montagne. Anne et moi marchons quelques kms et arrivons à un arret de bus près d'un pont. 15 minutes plus tard nous voici dans un combi. Le type du bus me dit qu'il faut qu'on change dans quelques kms et qu'on prenne un autre bus. "OK d'accord." De toute façon, on a pas de carte ni de guide, alors on y va les yeux fermés... Pas trop le choix...



arbre à tomates douces




Et c'est au moment de descendre que tout bascule! Anne cherche le porte monnaie mais ne le trouve pas! "Oh punaise, je crois que je l'ai laissé dans le taxi ce matin!" "Sans déc?!" Bon je tente d'expliquer ça au type du bus, compatissant, qui me serre la main et me dit "pas grave mon  gars" d'un air de dire:"Bon courage  mon con! Tu ne sais pas la galère que ça va être pour vous deux de rentrer sur Boquete!"
 
Nous demandons à un type attendant un bus comment rentrer sur Boquete. Le gars nous dit qu'il faut revenir sur nos pas au niveau de l'arrêt de bus près du pont ... "Ah bon?! D'accord..." lui répondra-je en le remerciant. Du coup demi-tour gauche et nous voilà à marcher 2kms de plus pour rejoindre cet arrêt de bus. A notre arrivée, un type me dit que s'il l'on veut renter sur Boquete, faut reprendre le sentier des Quetzals...ou prendre un bus qui va dans la direction d'où l'on vient... Si vous avez vu les 12 travaux d'Astérix, et bien, vous reconnaitrez la scène du laissez-passer A-38 dans la maison qui rend fou. On y était mais sans potion magique!
Hors de question de refaire le chemin des zoziaux! Demi-tour droite, et nous revoilà à marcher en direction de là où on vient... Les nerfs commencent à s'échauffer, la mayo commence à prendre! La scène presque amusante ne nous fait pas rire sur le coup. Nous sommes quelque part au Panama et n'avons plus d'argent... Seul moyen pour rentrer: le stop. Je tente mais sans succès. Les gros 4x4 américains nous snobent l'un après l'autre. Je passe le bâton merdeux à Anne. "A toi de jouer! Trouve nous une voiture!" La première qui passera sera la bonne... Une bonne vieille bétaillère (vide cette fois-ci et propre ou presque) s'arrêtera et nous sauterons dans la benne tous contents. Pas pour longtemps en réalité.
 
en rouge le sentier...
Quelques kms plus tard, le conducteur s'arrêtera et nous expliquera la dure réalité du relief panaméen... 
Le sentier se trouve en fait dans une réserve gigantesque, et longe un volcan, rendant l'accès en voiture inaccessible. Du coup, si l'on veut revenir à notre hôtel, nous devons prendre un bus allant jusqu'à La Conception, puis un autre jusqu'à David puis un dernier jusqu'à Boquete. En gros, il y a en pour 3-4h de bus local avec au moins deux changements... ou 10h de marche dans le parc sans carte ni torche...
 
Nous sommes donc dans ce que l'on appelle :"un grand moment de solitude!"
 
 
Voyant cela, le conducteur qui s'appelle Andreas, nous propose de nous ramener à notre hôtel... moyennant finance : 40$ la course. Nous réfléchissons vite, très vite. Pas d'autres alternatives de toute façon. Petite négo à 35$ et nous voilà assis à l'avant de la camionnette à cheval sur notre siège, en route sur la Panaméricaine... Le voyage va durer 2h30. Nous ne voulions pas le croire le père Andréas, mais il avait raison. Boquete était très loin!
 
Ce petit voyage aura d'abord été l'occasion d'une belle rencontre avec Andreas. Très sympa il nous racontera la vie "difficile" que mène les agriculteurs ici au Panama. Il suffit de voir le prix du gasoil fixé à plus d'1$ le litre et de connaitre leur salaire moyen de 200$ pour comprendre que ce n'est pas tous les jours faciles pour eux...
 
Collectionneur de monnaie étrangère nous lui laisserons quelques euros et deux billets de 20$ bien mérités. "Tu nous as sauvé Andreas! Merci infiniment!" lui dirai-je avant qu'il ne reparte pour 2h30 de route dans l'autre sens... Nous étions dimanche, c'était son jour de congé... Pas de repos pour les guerriers!
Le lendemain, nous repartons de Boquete et reprenons deux bus jusqu'à la frontière du Costa Rica, notre prochaine destination. Le Panama c'est déjà fini mais nous partons sur une super impression. A mettre sur notre liste de prochains voyages!
 
sur la route... les vans ça sert  à rien!
  

1 commentaire:

Unknown a dit…

Merci Andreas !!