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vendredi 16 mai 2014

Banos

Après 1H30 de bus, nous arrivons sur Banos (1820m) en milieu de matinée. Il fait presque beau mais ça sent la pluie.. Et en tant que normand la pluie ça me connait... Banos compte au moins 20000 habitants. La ville est située au sud est de Quito, dans une zone de transition entre mondes andin et amazonien: en gros il fait beaucoup plus chaud, il pleut beaucoup et très souvent et du coup, la végétation y est plus verdoyante. La ville est connue du public notamment en raison des ses thermes, nourris par les eaux chaudes issus du volcan Tunguraha (invisible depuis la ville). Banos est donc devenue une station thermale ultra touristique où l'on trouver hôtels, restos à foison mais surtout où l'on peut pratiquer des dizaines de sports de plein air (VTT, rafting, rando à cheval, saut à l'élastique...) 

Anne et moi trouvons l'hôtel "D'Mathias", quasi neuf dans le centre ville à deux pas du terminal de bus. Pour 14$ la nuit, nous avons le droit à une grande chambre toute neuve avec sdb privée, eau chaude (vraiment chaude!) et internet qui fonctionne! L’hôtel n'est pas connu mais mérite vraiment de l'être. Mieux qu'à l'office du tourisme, la gérante nous fera un topo sur la ville et les activités à faire. 

Le temps s'est bien sûr gâté vers midi mais Anne et moi sommes bien motivés pour aller marcher cet après midi. Quand on regarde les montagnes environnantes, on se dit que la rando s'annonce très humide... mais bon on est là alors on y va!


Un bus local et une heure plus tard nous voici déposé dans le village de Runtun à 2500m sur les flancs du volcan. Le capricieux volcan (5023m) est sous surveillance étroite depuis son réveil en 1999. Son ascension est d'ailleurs interdite depuis. La nuit, par beau temps, on peut voir  la lave dans le cratère. Ça refroidit tout ça, non? Pour la petite histoire, en 1999 alors que la ville fut évacuée et mise sous surveillance de l'armée,  des pillages eurent lieu dans les maisons et dans  les hôtels si bien qu'une partie des habitants sont revenus de force et se sont réinstallés. Lorsque le volcan s'est à nouveau réveillé en octobre 2006, beaucoup ont refusé de partir malgré les cendres qui pleuvaient. Les hommes envoyèrent femmes et enfants en sécurité et finalement le 16 aout, une gigantesque explosion déclencha des fontaines de lave dont certaines jusqu'à 1km dans les airs. Une dizaine de personnes furent tuées. Depuis le volcan se manifeste presque chaque année mais plus personne ne lui prête attention... et pourtant....

Bon moi je me dis, que vu la flotte qui tombe, au pire un peu de lave va nous réchauffer. Nous voulions marcher jusqu'au refuge situé à 3800m. Mais vu la couche de brume qu'il y a à notre arrivée au village, monter plus haut ne servirait pas à grand chose.  Du coup nous prendrons un sentier et marcherons tels des gorilles dans la brume. 1h plus tard, le soleil arrivera (doucement)et rendra notre balade un peu plus sympa. Nous verrons même le sommet du volcan et aurons un beau point de vue sur la ville. Le sentier qui descend jusqu'au mirador de la Vierge, est humide et boueux et du coup très très glissant. Chutes garanties à l'arrière du peloton!!!  le sentier est tellement raide que nous nous accrochons aux branches pendant la descente.  Pour la première fois de notre vie, nous seront heureux de voir la Vierge!
 



















Le lendemain, nous décidons de faire le grand classique de Banos: la route des cascades en vtt. C'est une descente en vtt de Banos à Rio verde (18km) en longeant le rio Pastaza par la grande route qui donne un avant gout de paysage amazoniens. Partout, ce n'est que chutes d'eau et végétation exubérante (orchidées, fougères arborescentes...) Des pistes cyclables ont été aménagées à certains endroits ce qui rend la balade moins dangereuse et surtout plus calme.

Nous prenons donc la saucée comme il se doit. Trempés, nous admirons les touristes essayer différentes canopy. Ce sont de grosses tyroliennes franchissant la vallée et surplombant les cascades. Il y a aussi des "tarabistas". Ce sont des nacelles métalliques pouvant emmener jusqu'à 15 personnes "mas o menos" qui furent inventées par les incas afin de transporter leurs marchandises d'une rive à l'autre, y compris les animaux! Nous essayerons la tarabista Manto de la Novia surplombant une petite cascade de 40m. Ça fonctionne au diesel et il y a un gentil monsieur qui fait  avancer le bouzin! C'est assez rustique mais ca marche et la vue est superbe.

 


tarabista manto de laNovia
Nous arriverons ensuite à Rio verde et irons voir El Pailon del Diablo (chaudron du diable). C'est une chute d'eau d'environ 80m cachée au milieu de la végétation. L'endroit est très (trop) touristique mais vaut quand même le détour étant donné la hauteur de la cascade. C'est assourdissant et surtout tellement "pouissant" !!! Il est 14h, petite pause kit kat et nous continuons la balade quelques kms de plus avant de faire demi-tour jusqu'à la tarabisata de Agoyan. 

El Pailon del Diablo
on est proche de l'Amazonie...
 
cherchez l'intrus....
Vive la technologie 




les chiva ou camions-bus touristiques... musique à fond!
 
Anne réussira finalement à me convaincre de faire la traversée en canopée ensemble... 600m de câble à descendre avec 180m de vide en dessous de moi... j'avoue, je n'étais pas très rassuré... et je dirai simplement que j'étais content d'arriver sur la terre ferme! Anne trouvait qu'on allait pas assez vite même si elle m'a doublé à fond les ballons en chantant "I believe I can fly..." Le retour sera moins vertigineux: 8km de faux-plat montant, ça fait mal aux cuissots! Après le tour de France, j'irai manger un gros steak dans un resto français... Ça fait du bien de manger un semblant de viande rouge. Puis dodo.
 
Demain, journée marathon. L'objectif: aller au village de Quilotoa afin de visiter sa lagune. Mais, à priori, même si à vol d'oiseau, ça n'est pas loin, s'y rendre en transports en commun est assez périlleux...

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