MENU

mercredi 21 mai 2014

La lagune de Quilotoa et le volcan Cotopaxi

l'air est frais à 4000m...
Quilotoa donc. Pour y aller de Banos: il faut prendre un bus jusqu'à Latacunga puis un autre jusqu'à Zumbahua puis un autre (si possible) jusqu'à Quilotoa... Facile.

Bien décidés à partir tôt, nous devrons cependant attendre 9h du matin, le temps nécessaire pour que les distributeurs de banque soient renfloués. La veille, nous avions essayé de retirer dans toutes les machines de la ville sans succès (samedi soir oblige!). La petite affaire ne nous prendra que "peu" de temps et, le problème de trésorerie résolu, nous partirons finalement à 10h30 de Banos... (Ça part bien...) Au bout d'une heure de route, petit bouchon. Il y aura en fait un accident qui immobilisera la circulation pendant une petite heure... (Ça continue bien...) puis 2h plus tard nous voici arrivés au terminal de Latucunga où un bus "direct" pour Quilotoa s’apprête à partir... Le bus est typico. Tous les locaux sont habillés de manière traditionnelle (poncho et chapeau pour les hommes, colliers et châles pour les femmes) et l'odeur dans le bus est, comment dire..., typico (donc forte!). Deux heures plus tard, nous voici arrivés à Zumbahua où le conducteur du bus nous demande de descendre. C'est le terminus ici. "Ah bon? et Quilotoa?" "camionetta!" me dit le gars. En fait, le bus qui devait aller directement à Quilotoa ne va pas à Quilotoa. Il faut finir les 15 derniers kms en camionnette (ou à pieds, ou en âne... mais pas en bus en tout cas). Nous nous retrouvons donc à l'arrière d'une camionnette (pour 0,50$) cheveux au vent (glacial!) et arrivons sur les coups de 16h30 au village de Quilotoa. Ce village est tenu par une communauté qui nous fait payer un droit d'entrée de 2$ chacun. Comme dans beaucoup d'endroits en Équateur, les réserves sont tenues par des communautés. On appelle ça le tourisme communautaire. C'est plutôt une bonne chose et au moins, on sait où va notre argent.
 
Nous arriverons donc dans un hôtel quelques minutes plus tard. Ici ce n'est plus du brouillard mais de la choucroute. On y voit pas à 10 mètres. Et la lagune alors? La gérante de l'hôtel nous dit que s'il on descend un peu dans la caldéra, les nuages disparaissent. "Tiens donc?! Il nous reste deux heures avant la tombée de la nuit. Ne trainons donc pas!"




sur la route (région ilinizas)


dans la camionetta!


 

Né d'une éruption survenue il y a plusieurs siècles, le lac de Quilotoa est situé au milieu d'un cratère d'un diamètre d'environ 3km. Le village est situé près des rebords du cratère à 3920m d'altitude et la lagune 400m plus bas. Site très touristique, un chemin a été aménagé et on peut remonter à dos d'âne... (enfin c'est surtout pour les feignants car l'ascension n'est vraiment pas difficile...) La brume disparait peu à peu au fur et à mesure que nous descendons laissant place à un paysage magnifique: une eau bleu turquoise entourée de montagnes abruptes. C'est superbe.





A notre arrivée au bord de l'eau, nous louerons un canoé et nous traverserons le lac de long en large... Après avoir fait travaillé nos jambes, faisons bosser nos bras un p'tit peu! "Naviguer" au milieu d'un cratère est une expérience assez incroyable! Nous débarquerons une bonne heure plus tard et rentrerons de nuit, à la frontale avec deux gamins du village! Une soupe de Quinoa, une assiette de poulet-riz-patates (pour changer!) et au dodo... Demain, lever à 6h pour voir le lever du soleil sur a lagune et bus à 6h45 pour Latacunga (direct cette fois-ci).




Le réveil est difficile mais en vaut la peine. Spectacle ahurissant: la lagune est dégagée. Pas un nuage et on peut même voir au loin les deux volcans jumeaux Ilinizas (5126m pour le petit et 5248m pour son grand frère) Puis direction le bus avec les écoliers en direction de Zumbahua. Comme dirait Anne, ici en Amérique du sud, les écoliers vont toujours à l'école mais finalement n'y sont jamais ;) C'est vrai qu'on les voit à toutes heures de la journée toujours dans les bus ou sur les bords de route à marcher... il y en a partout des petits écoliers! 




Changement de bus et nous voici en route pour voir le volcan Cotopaxi (5897m). C'est le deuxième plus haut volcan du pays et l'un des volcans en activité les plus hauts du monde! On se fait déposer au km 44 de la Nationale (= Panaméricaine) en direction de Quito. Sensation étrange, on a l'impression d'être au milieu de nulle part! Nous marchons quelques mètres et trouvons un guide et son 4x4 prêt à nous faire visiter le parc et le volcan pour 25$ (au lieu de 70$ avec une agence). Le tour, qui dure 4-5h, consiste à aller au parking sité à 4600m puis de marcher une demi-heure jusqu'au refuge perché 200m plus haut. Après quelques pas dans la neige, retour à la voiture puis vers l'entrée du parc et son musée en passant par la lagune de Limpiopungo (3830m). Nous ferons tout ça dans le sens inverse. 


pendant l'ascension
A notre arrivée, le sommet du volcan est dans les nuages. Tant pis, nous commençons l'ascension. Ce sera plié en deux deux. Nous doublerons les touristes les uns après les autres. Et oui, beaucoup de gens font le Cotopaxi à leur arrivée en Equateur (après Quito) et ne sont pas encore très acclimatés. Pour Anne et moi, cela fait deux mois maintenant qu'on crapahute dans les montagnes entre 3000 et 5000m. Autant dire que nos taux de globules rouges sont au top! Comme dirait clavier dans les bronzés: "J'ai une pêche, j'ai une pêche les gars, waouh!!!"




Voici le Cotopaxi comme nous aurions dû le voir:


et voilà ce que l'on a vu:

le volcan Cotopaxi dans les nuages




au pied du glacier
A notre arrivée au refuge, je propose à Anne de continuer un peu jusqu'au glacier. Elle n'en a jamais vu de près, c'est donc l'occasion. Nous marcherons une demi-heure de plus et atteindrons les 5000m au pied du glacier. Spectacle magnifique, ça me donne vraiment de continuer l'ascension et de grimper au sommet... Il faut deux jours pour le gravir. Ce sera donc une prochaine fois! Le sommet se dégagera quelques minutes et nous entendrons la glace fondre et craquer. Pas très rassurant tout ça quand même. Allez, une carte postale et on rentre!





La descente sera forcément plus rapide et comme de grands débiles nous dévalerons la pente en courant! Et oui, l'avantage avec les volcans c'est que si on veut, on peut descendre tout droit. Pas besoin de faire des virages en lacets, tout droit tout schuss!... Et vive les cailloux dans les chaussures...

Anne tout schuss!!!

 
  
Retour dans le 4x4 et direction la lagune. Bordée de pàramo, de nombreux chevaux sauvages et canards (mouettes, sarcelles...) y séjournent... Nous ferons le tour du lac (2,6km) et rentrerons avec notre chauffeur qui nous déposera au bord de la nationale. 


 
Pour la petite anecdote, ce qui est bon ici (comme au Pérou ou en Bolivie d'ailleurs), c'est que les bus vous prennent et vous déposent partout où vous le souhaitez. A part le terminal terrestre, il n'y a pas d’arrêts de bus. Vous tendez le bras et le bus "pile"... Même lancé à 90km/h, il s’arrêtera si vous lui faites un signe. Le revers de la médaille, c'est que de cette manière, le bus, et bien... c'est long! Il met 3 plombes pour faire quelques kilomètres... "C'est le jeu ma pauv' Lucette!"     

pause kit kat
Juste après une tite pause kit-kat, j’arrêterai un bus lancé pleine balle sur la Nationale avec un petit signe de tête... Ce sera très rapide: je regarde le conducteur, il me regarde, il me fait un signe de tête, je lui réponds d'un signe de tête, je regarde Anne, Anne regarde son sac, je regarde mon sac,  je regarde le bus, il commence à piler, je prends mon sac, je cours, Anne court à son tour, et avec un grand sourire, le conducteur me dit "Quito?"... "Si Senior! Bueno!" 

C'est tellement bon ce service de bus... Pas besoin de réserver, on sait qu'il y aura tout le temps des bus, jusqu'à tard dans la soirée... Pas de stress, on est en Amérique du Sud...

Nous arriverons à Quito en milieu d'après-midi et après avoir fait 1h de Métro-bus et un peu de taxi (car descendus un peu trop tôt du bus ;), nous trouverons une super auberge de jeunesse dans un quartier calme à deux pas du centre ville. Nous voilà dans la capitale. Le changement avec ce matin est radical. Nous avions 30 ans de retard ce matin et quelques heures plus tard, nous voilà au supermarché à faire nos courses pour le diner... Qui sait, demain, nous irons peut-être sur Mars...
 

Aucun commentaire: