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dimanche 25 mai 2014

Otavalo

Perchée à 2580m d'altitude, à 1h30 de route de Quito, cette ville de 100 000 habitants attire de nombreux touristes pour son marché du samedi matin. La communauté Otavalo (indiens autochtones) des villages environnants arrive en effet en masse le samedi de très bonne heure pour y échanger, vendre et acheter notamment du bétail. De part sa situation géographique, Otavalo est depuis des lustres une plaque tournante du commerce autochtone. Les terres sur lesquelles vivent les indiens d'Otavalo se situent à l'endroit où la cordillère "s'affaisse" permettant ainsi plus facilement passage d'est en ouest aux indiens. Ceci favorisa leur accès à des zones tropicales chaudes et leur permis de disposer ainsi à des ressources rares à fort pouvoir commercial comme le coton ou le coca (les feuilles, pas la boisson!)


La culture Otavalo est une des plus vivantes du pays et le costume Otavalo est surement l'un des plus élégants du pays. Les femmes sont vêtues d'une longue jupe bleue marine fendue d'un seul coté, d'un corsage de dentelle brodée et leur cou est habillé de nombreux colliers. Les hommes, eux , portent un pantalon blanc, large et court, un poncho bleu marine et portent tous une tresse. Ils ont d'ailleurs tous un visage aux traits fins et ressemblent vraiment aux "indiens" des bons vieux western (mais sans les plumes)... Tous sont chaussés "d'alpargates", un genre d'espadrilles, en coton blanc pour les hommes et noir pour les femmes! Trop le style ces Indiens!
 
C'est donc la grasse mat pour nous ce jeudi matin... Un peu de blog et surtout l'attente d'une météo plus clémente... Il fait vraiment un temps pourri (pluie à gogo) et nous avons en tête d'aller visiter la lagune de Mojanda située à une vingtaine de kms, au milieu d'une caldera. Il y a en fait trois lacs de cratères à visiter et depuis les lacs, on peut grimper au sommet du Fuya-Fuya (4263m) en 3h de marche. La vue de là-haut est somptueuse parait-il...
  
lagune de Mojanda
Plus motivés que jamais nous tentons quand même le coup malgré le temps pourri qui s'annonce au loin. Comme il n'y a pas de bus local pour s'y rendre, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre un taxi qui nous emmène à la lagune. On en trouve un qui nous demande 20$ pour le voyage A/R et 1h d'attente au lac... (et 25$ pour 2h d'attente)  Je dis Banco et nous voilà donc partis gravir la Montana... en taxi! 1h de route plus loin, nous descendons du taxi  muni de notre poncho. Et oui ici c'est le déluge. Il pleut et les montagnes sont dans la brume. On est aux anges Anne et moi :(


  

Nous marcherons une demi-heure le long de la lagune et rentrerons gentiment en essayant de ne pas glisser dans la boue (au bilan le score sera d'une chute partout...) Déçus tout simplement. Quelques fois, la chance est là avec nous, et d'autres, comme aujourd'hui, elle est occupée. C'est pas trop grave mais ça fait chier! C'est ça aussi l'équateur en mai: de la pluie tous les jours!


 
Le lendemain, il fait beau. Nous partons au nord visiter une autre lagune, celle de Cuycocha. Cette fois-ci, nous prenons un bus et descendons à Cotacachi. La lagune est à 10km du village dans la réserve écologique Cotacachi-Cayapas. Il fait beau, il fait chaud. Nous décidons de marcher un peu et de se rendre à la lagune à pieds. Sauf que... Sauf que du village à la lagune, ça monte bien et sans répits... Et comme on est lancé avec Anne, on refuse tous les appels des taxis qui nous doublent... "Caminamos..." leur dit-on! Une heure de marche plus loin, le temps c'est gâté (sans déc?!) et il commence à pleuvoir. Une camionnette taxi-bus du coin s'arrête et nous convainc de grimper à l'arrière... Pour 3$, en même temps c'était un peu bête de se tremper... Mais comme dirait Georges: "Quand on est con, on est con!"
 
lagune de Cuycocha
Arrivé au parc, la pluie a fait place au soleil. Gracias! Rénial! Située à 3068m, c'est un très beau lac de cratère occupant le fond d'une caldera formée il y a 3000 ans. Au centre du lac émergent deux petites îles d'origine volcanique dont une a la forme d'un cochon d'inde, ce qui a donné le nom au lac (du quechua cuy, "le cochon d'inde" et cocha qui veut dire "lac"). Elle servait jadis de prison aux Incas. Aujourd'hui, un énorme complexe touristique (plutôt laid d'ailleurs) a été construit et des balades en bateau sur le lac sont possibles. Pas de bateau pour nous, de la marche simplement. Anne et moi prenons donc le sentier balisé qui fait "presque" le tour du lac par les crêtes et commençons l'ascension. La vue est magnifique et le soleil est là, ce qui ne gâche rien bien au contraire. Tout au long de l'ascension, nous voyons des nuages noirs, des éclairs et des pluies diluviennes arroser les alentours... Mais l'orage semble passer à coté de la lagune... "Continuons d'avancer!"
 

 
les nuages arrivent...

l'ile en forme de cuy
 

Au bout de deux heures de marche, nous arrivons au mirador, situé à la moitié du sentier, en face du complexe. Petite pause kit-kat, photos et demi-tour gauche!  Le sentier ne fait pas le tour complet du lac. Et comme nous ne savons pas où il se termine, nous décidons de faire demi-tour. Au moins nous serons sûrs de notre chemin... et sûrs de prendre la pluie aussi! 10 minutes plus tard, le déluge arrive et le poncho fait son boulot. Au moins, nous aurons plus de chance que la veille et aurons vu la lagune sous le soleil.  


 
Il faut maintenant rentrer sur Otavalo enfin sur Cotacachi d'abord. Oui mais comme à l'aller, il n'y a pas de bus seulement des taxis... Et pas de taxis en vue non plus, seulement de la pluie! "Bon et bien marchons!" Anne et moi marchons une petite heure sous l'orage au milieu du tonnerre et des éclairs... "J'en ai marre de la pluie, vivement le Bélize!" Inondés, je décide de faire du stop et tente d'arrêter le peu de voitures qui nous doubleront... Ce sera une bétaillère qui s'arrêtera finalement... Les quatre vaches qui étaient à l'arrière dans la benne ont laissé quelques "traces"! Accroupis, sous la pluie, les pieds dans la sciure et la bouse de vache, nous n'aurons jamais été aussi contents d'être dans la merde!!! Enfin sauf mes chaussures peut-être (Gore-tex heureusement pour elles!) et le poncho d'Anne qui se trouvera moucheté de bouse...
 
Le gentil monsieur (surement mort de rire de voir deux gringos dans la merde!!!) nous déposera à un km du village où nous finirons la balade à pied sourire aux lèvres. Vivement la douche! 
 
Négo de cuy!
Demain c'est samedi et le samedi à Otavalo c'est le mercado! Levés à 6h, nous partons visiter le marché des animaux. C'est le rendez-vous des éleveurs. Et il y a du monde! Ca caquète, ça brait, ça jacasse, ça meugle, ça chie mou sur les pompes (merci mesdames les vaches)! Les dames négocient avec leurs volailles en bandoulière ou marchandent une paire de cuy au fond de leur sac, les hommes tiennent en laisse leur cochon, ou marchandent leurs bovins... C'est un beau spectacle ce mercado. La plupart des locaux (enfin surtout les femmes) sont habillés de manière traditionnelle et même dans toute la ville où un énorme marché (plus touristique) a pris place. Ici on vend surtout aux touristes. Broderies, chapeaux panamas, sacs en tissus ou en cuir, bijoux faits maisons (ou par les chinois qui sait ?!), des peintures, etc...

 








   


Mon sac approche les 20kg maintenant et ce sera avec grand plaisir que j'y ajouterai un joli hamac deux places que nous achèterons sur ce marché... "Quand on aime on ne compte pas!!! ... "Euh si à un moment, faut compter... j'ai beau être matinal, mon dos a mal!"



   
bracelets à vendre par millions

Retour sur Quito dans l'après-midi pour se préparer à notre "expédition" amazonienne. Et oui, demain, nous partons 4 jours dans la vraie jungle primaire voir, en autres, nos amis les reptiles... J'en frissonne déjà!


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