Sayaboury et ses éléphants
Luang Prabang, toujours! J'y suis bien donc pourquoi ne pas y rester un peu. Fini les temples, aujourd'hui, ce sera vélo. Je loue donc un vélo pour l'après midi et me perds dans dans les nombreuses rues de la ville avant de "pousser" plus loin dans les villages annexes. Après quelques kilomètres dans la campagne avec mon super vélo à panier, je me perds dans le petit village de "Phon Bom" et tombe sur un temple où trois jeunes moines jardinent et ont envie de parler. Du coup, j'échange deux ou trois mots avec eux puis joue à Taboo avec les gens du village qui affluent en me voyant... 500 m plus loin, je tombe sur une aire de jeux où bon nombre de laotiens sont en train de jouer à la pétanque! Et oui, c'est le sport national ici, avec le foot et le badminton. Ils sont trois et je suis leur quatrième homme. En bon français, la pétanque ça me connait. Mais je déchante vite car ces laotiens sont très très affutés... et saouls aussi (heureusement pour moi!) Deux ou trois bières plus loin, un des gars, qui s'appelle Aloun, me file son numéro et propose de m'emmener le lendemain voir les chutes de Kuang Si.
Située à 30 km environ à l’ouest de Luang Prabang, cette balade-là vaut vraiment le détour ! Il faut compter à peu près 1h en moto (bon, nous on mettra 2h car on tombera en panne sur la route, normal;.. ;-)), sur une piste poussiéreuse mais d’assez bonne qualité, pour rallier les superbes cascades. Le passage de l’eau a façonné au fil des siècles, de paisibles bassins dans la partie inférieure des chutes. L’ensemble du site est vaste, aéré, aménagé de façon assez discrète, la nature alentour tient toutes ses promesses de calme et de verdure, bref c’est magnifique.
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petit arrêt garage... |
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Aloun et son fils |
Sur la route du retour, Aloun, me propose de déjeuner chez lui, dans son village. Une heure plus tard, je me retrouve dans la maison de son pote pour manger "local"et boire "très local". La grand-mère tisse, le grand-père dort, le petit fils pleure en me voyant, la femme bosse et le mari, Mr Ah, en l’occurrence cuisine et picole avec nous... Nous descendrons la bouteille d'un litre d’alcool de riz... Ignoble mais bon, vu le taux d'alcool, ça tue surement les microbes... et puis pas trop le choix: je ne pouvais pas refuser cet accueil. A la suite de ça, Aloun me ramènera en moto, sans casque, bien arrosé, avec son fils de deux ans sur ses genoux, ... c'est le "lao style" !!!
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l'alcool de riz |
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Mamie tisse, bébé pleure |
Le lendemain, je décide de partir à l'ouest de Luang Prabang, vers Sayaboury, dans le parc de Nam Tien voir nos amis les éléphants d'Asie. Le centre de conservation des éléphants a été crée il y a 4 ans maintenant par deux amis d'un pote. Contact pris, après 3 heures de bus local à travers les montagnes laotiennes, 30min de tuk tuk et 30min de bateau, je fais connaissance avec mon guide et deux allemandes qui viennent d'arriver et un anglois qui est sur le site depuis la veille. Le site est calme, très calme. Il fait beau. Les bungalows sont super propres. Et j'entends au fond dans la foret les barrissements des éléphants! Nous visiterons le centre qui comporte le premier et unique hôpital au Laos destiné aux éléphants. L'idée de ce centre est d’amener les visiteurs dans le berceau des éléphants du Laos (Sayaboury) plutôt que de faire l'inverse, ce que font bon nombre d'agences. Nous monterons les éléphants à la mode "cornacs", c'est à dire, sans chaise, à même l'éléphant. En fait, les chaises utilisées pour transporter les touristes blessent souvent les éléphants.
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Vue de ma chambre |
Ma première grimpette sur la jeune femelle est assez effrayant... Ça fait toujours ça la première fois, parait-il! Puis, avec le temps, la frayeur fait place au plaisir... La hauteur est impressionnant. On se croirait sur le Titanic : "Je suis le maitre du monde!" Mais ce qui est incroyable c'est la douceur de ces géants. En un coup de trompe, il pourrait nous balayer comme de vulgaires feuilles mortes...mais non, ils sont calmes et silencieux. C'est d'ailleurs ça le plus surprenant. Le silence de leur pas. Quand un éléphant marche, on ne l'entend pas ou presque pas. Les cornacs leur mettent des cloches pour les repérer dans la foret. Nous apprendront également à "diriger" les éléphants avec les cornacs. Ces derniers sont les seuls à pouvoir "commander" ces géants de plusieurs tonnes. L'apprentissage dure plus d'un mois et se fait bien entendu quand les éléphants sont encore jeunes (2-3 ans). Nous irons les voir prendre leur bain, iront les border dans la foret, puis iront les chercher le matin dans la brume de la jungle. Ce sera d'ailleurs mon moment préféré: voir l'éléphant dans son environnement naturel dans la brume du matin est un moment exceptionnel. Le séjour comporte ensuite la visite de la nurserie qui accueille les éléphanteaux qui ont perdu leur mère et qui sont soignés, puis, la visite du jardin qui sert à nourrir le centre et aussi les éléphants (bamboo, papaye, riz, lemon grass,..). Le centre est encore jeune et mérite de grandir mais le travail réalisé par Fabien et Coralie, ainsi que par tous les vétos volontaires qui y travaillent chaque jour, est impressionnant. Faire changer les mentalités est un travail difficile et qui prend un temps fou. Mais cela vaut le coup je pense quand on voit le résultat.
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11 mois et 250kg |
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Nos guides |
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Apéro sur le bateau |
Retour à à Luang Prabang pour quelques jours je pense. Repos, repos et repos. C'est à peu près mes objectifs de la semaine. Je trouverai une petite guest house pas trop chère et pas trop mal.. à part le lit où les ressorts me marqueront le dos et les cotes au bout d'une nuit... Ils sont trop durs ces foutus lits d'Asie. Pour la p'tite histoire, avant de partir voir les éléphants, j'avais réservé ma nuit de retour dans une autre guest house où j'avais dormi 2 nuits. Le p'tit gars, m'avait répondu, "ok pas de problème, je réserve une chambre pour toi pour le 4 decembre..." Et ma grande non surprise à mon retour 3 jours plus tard, il m'avait finalement répondu avec le sourire (toujours!) "je suis full, désolé !"... C'est aussi ça l'Asie! Au jour le jour... comme toujours!
Entre deux lectures, mon blog, et quelques siestes, j'irai quand même visité le mont Phu Si. Installé au cœur de Luang Prabang et dominant toute la ville d’une centaine de mètres, il vaut essentiellement pour son splendide panorama. On accède à son sommet, coiffé d’un édifice religieux, le That Chomsi, par une longue volée de marches assez éprouvantes par grosse chaleur. Même pas mal! La vue est superbe et le coucher de soleil magnifique... Demain je prends la route en direction du Sud.
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