C'est au tour de Beber: Le sud de l'équateur et le volcan Chimborazo

Nous voilà arrivés de bon matin à 4h30 au terminal de Loja (2100m)... Il fait encore nuit donc pas question de se balader dans les rues à cette heure. On patiente avec un bon café et on apprend une fois de plus les taux de change de la monnaie locale... Ici c'est rapide, en équateur la monnaie est le dollar. L'adaptation sera rapide. Vers 6h, nous prenons un taxi et voguons dans le centre historique à la recherche désespérée d'un hôtel pas trop cher. C'est la première chose qui nous frappe: le cout de la vie. Il est élevé en équateur comparé au Pérou ou à la Bolivie. Ben mince, moi qui m'attendait à trouver un pays bon marché, c'est raté! Nous réussirons à trouver une chambre à 10$ dans un hôtel moyen mais avec vue sur la place centrale de la ville... s'il vous plait!

Donc petite sieste du matin (dormir en bus la nuit est souvent une mission délicate), et visite de la ville l'après midi sous la flotte! Deuxième surprise du pays: le climat. Il pleut beaucoup et souvent ici en dans la région andine. Nous qui avions gardé nos tongues au pieds depuis Trujillo, c'est perdu... Place au Kway et aux chaussures étanches.

Hormis le petit centre historique, il n'y a pas grand chose à voir ni à faire dans cette petite ville de 140 000 habitants. Elle est idéale pour une halte si l'on souhaite passer la frontière avec le Pérou. Troisième surprise avec ce pays: l'amabilité pas très aimable des gens de Loja.. Espérons que ça ne va pas durer mais c'est clair que le contraste avec le Pérou est là. Ils tirent un peu la gueule les équatoriens...

Une glace, une carte postale, et on bouge. Le lendemain, nous voici partis pour Cuenca (2500m) située à 200km au nord de Loja. Troisième ville de l'équateur par sa population, Cuenca est une ville plaisante, propre et vivante, où les maisons coloniales prédominent encore, où les nombreuses places invitent à déambuler et prendre le frais ... et la pluie...

Pour y aller ce sera 6h de bus, de jour cette fois-ci, histoire de voir le paysage. A notre grande surprise (mais pas surprenant finalement quand on voit comme il pleut souvent), les montagnes sont toutes vertes! Des pâturages et des cultures à pertes de vue. Tout est vert, on dirait presque ma Normandie!!! (ou le pays basque...) Ici aucunes cultures en terrasses, on s’embête moins qu'au Pérou, les champs sont cultivés tout en longueur jusqu'au sommet de la montagne. Bonjour les mollets! Autre différence avec le Pérou: les maisons. Ici elles sont (presque) belles! Elles ont toutes un toit digne de ce nom (peut-être à cause des pluies quotidiennes) et semblent surtout presque toutes finies! Le voyage est donc des plus plaisants et les paysages magnifiques. N'oublions pas que nous sommes dans la cordillères des Andes. On passe des petits cols au dessus des nuages avec notre joli bus puis redescendons à fond les ballons... vive les montagnes russes, l'altitude et le soroche (enfin pour nous il est resté en Bolivie... même pas mal!)

C'est dans la région de Cuenca que sont fabriqués les chapeaux "panama"... et ça se voit.

"Cuenca, ici Cuenca" et deux jours d’arrêt! Nous resterons donc dans la ville pendant deux jours essayant de faire quelques musées qui seront fermés pour la plupart, apprécierons les façades des bâtiments coloniaux ainsi que le mercado où l'on trouvera quasiment tout et pour pas cher. Tout ça bien sur sous la pluie... Saison humide oblige!

Riobamba by night

Nous partirons ensuite toujours vers le nord en direction de Riobamba (2750m). Cette ville située sur le vieux chemin inca, reliait Cusco à Quito. Ravagée par un violent séisme, elle a été reconstruite, un peu trop vite, un peu comme Le Havre... C'est de toute beauté ce béton armé! L’intérêt principal de la ville réside en fait dans son environnement extraordinaire. De superbes montagnes enneigées semblent protéger la ville, dont notamment le volcan Chimborazo, plus haut volcan d'équateur culminant à 6310m... et qui est la raison de notre passage dans cette ville.

vente ambulante

Au petit matin nous prenons un bus local sensé nous déposer dans le village de San Pablo. De ce village, un sentier mène au temple de Machay (4700m) qui était un ancien lieu de culte rupestre puruha. Pour Anne et moi, en plus d'une bonne balade, c'est surtout un bon moyen d'approcher le volcan à moindre coût. Sans agence c'est toujours moins cher!

Nous voilà donc dans le bus. Anne est assise et moi debout car pas de place dispo. Je discute avec le voisin d'Anne qui nous dit que le village est à 2h de route.. J'ai beau être matinal, j'ai mal! Le voyage s'annonce long et douloureux... L'employé du bus nous encaisse et je lui répète "San Pablo, vamos a San Pablo..." Ok qu'il me répond.... Et là un petit bonhomme commence à taper la causette.. Il s'appelle Louis, il est guide et il peut nous aider. Je lui réponds gentiment que ça ne nous intéresse pas que nous allons à San Pablo pour marcher et voir le temple... Il me regarde et me dit " San Pablo, Pulingui o San Pablo truc muche....?" "Bah San Pablo y el templo..." lui répondrai-je... A ce moment là, le p"tit père Louis nous annonce qu'il y a deux villages qui s'appellent San Pablo, et qu'Anne et moi, devons descendre au premier, situé dans quelques kms... Merci Louis! "ah bah Rénial!" Gracias!" Tu m'étonnes... On été bien là, partis pour deux heures de folies sur le bitume andin!

Louis descendra avec nous et nous amènera à la communauté qui habite dans la réserve. "Il faut trouver le chef du village et lui demander si vous pouvez aller marcher au temple" nous dira t-il. C'est comme ça ici. Faut demander la permission pour marcher sur leur terres. Arrivés au village, Sourire aux lèvres en nous voyant arriver, toute la communauté nous saluera. La sympathie de ces gens nous réchauffera Anne et moi, car à 3800 m de bon matin, ça caille un poco!

début de l'ascension...

Moyennant une petite entrée de 2$ chacun, nous sommes ensuite autorisés à marcher vers le volcan. La montée va durer 3h. Dans le brouillard au début puis sous les nuages gris ensuite. Le volcan se cachera sous les nuages tout au long de l'ascension. 30 minutes avant notre arrivée au temple, petite pause kit kat... Anne et moi espérons apercevoir la tête de a montagne depuis ce matin en vain...

3/4 de l'ascension... bientôt dans les nuages

Puis vient la récompense: les nuages se dissipent laissant à nu le sommet enneigé du volcan. La séance photo va durer à peine 5 minutes et le sommet retournera se cacher sous son matelas gris...

le volcan Chimborazo

Visite du temple vite fait.. pas grand chose à voir en fait, c'est simplement une grotte puis descente pour prendre le déjeuner au mirador du tigre (il porte ce nom vraisemblablement en raison des parcelles agricoles qui donnent un aspect tigré aux montagnes environnantes).

point de vue du mirador du tigre

Pendant toute la rando, dès qu'elles nous apercevront, les vigognes se mettront à crier histoire d'alerter leur congénères qui s'éloigneront alors à un train d'enfer... Le paysage est magnifique: plafond gris de nuages, cailloux ou sables noirs, herbes de la sierra jaunes, et en fond d'écran la vallée bien "verte" de Riobamba... Que rico!

vive le plafond gris

devant la cuisine

Retour au village où la communauté déjeune. Elle nous propose à manger et nous autorise à visiter la cuisine... C'est un fumoir en fait... Nous y rentrerons à peine 2 minutes et nos yeux se mettront à pleurer ... "Comment font ils pour cuisiner là dedans???" Salutations faites, nous rentrerons par à Riobamba bien fatigués. "Je prendrai bien un bon bain... Ok Vamos à Banos!"