MENU

Affichage des articles dont le libellé est Equateur. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Equateur. Afficher tous les articles

mercredi 28 mai 2014

Un p'tit goût d'Amazonie

Jane à l'action
Depuis notre arrivée en Amérique du Sud, nous longeons la cordillère des Andes et la cote pacifique. A notre droite au loin se trouve l'Amazonie.. La petite foret communale est accessible depuis la Bolivie, le Pérou et l'Equateur. Contrairement aux deux autres , l'Equateur offre la possibilité d'y accéder assez rapidement. Un coup de pirogue et vous voilà au milieu des serpents et des crocos!

Bien décidés à y aller, nous passerons par l'agence "voyage équateur passion" tenue par deux français (dont un toulousain... que c'est bon d'entendre l'accent du sud après quelques mois à l'étranger!). Pour aller flirter avec la jungle, il n'y a pas vraiment beaucoup de choix: à moins de s'appeler Indiana Jones, ou Crocodile Dundee, il faut passer par un guide en solo (si ça existe?), soit par une communauté et vivre comme eux (intéressant je pense mais difficile à réaliser) soit passer par une agence. On prendra la réponse C, Jean-Pierre, et choisirons la formule de luxe. Guide perso, nuit en écolodge et repas all inclusive...

Nous prenons donc un bus de nuit de Quito à Rio Lagro. Arrivés à 6h du mat, il fait une chaleur suffocante et il pleut comme c'est pas permis... C'est le déluge. Des trombes d'eau tombent du ciel si bien qu'avec Anne, on ne veut pas sortir du terminal de bus. On essaie de se dire qu'il va faire beau car s'il pleut comme ça pendant les 4 prochains jours, on n'est pas prêt à voir de bestioles... Un minibus nous ramasse avec une bonne grosse demi-heure de retard (mas o menos équatorien) et nous poirotons trois heures et prenons notre petit-dej dans un nouvel hôtel tout vide à coté d'un pont. Le climat est nettement différent de celui de Quito.

Un autre bus vient nous chercher. Il y a du monde. L'agence se débrouille pour que l'on soit au maximum un groupe de 8 personnes. Mais parfois on peut être jusqu'à 11!!! et là, la balade n'est plus la même.. A la queue leu leu, le 11ème est pas prêt de voir le petit serpent qui se cache sous les fougères... Bref, en voyant ce monde dans le bus, je fais les comptes, nous sommes 14, et je me dis qu'il y aura bien deux groupes... enfin j'espère!

Deux heures de route plus tard, nous arrivons au bord d'une rivière où nous sommes accueillis par les guides. Nous choisissons le guide ne parlant qu'espagnol. Nous sommes 6 et l'autre groupe (d'anglais & australiens) fait 8 personnes. Nous montons dans une pirogue et c'est parti pour le show. 2h de navigation au milieu de la foret primaire. C'est magique! Au bout de 10 minutes, notre guide Joaquin nous montre un bébé anaconda perché sur une branche au dessus de l'eau... Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces guides ont des yeux de lynx! Ils voient tout! Pendant le trajet, nous verrons serpent, oiseaux, papillons énormes et même un paresseux.


bébé anaconda
Mr le paresseux
papillon Morpho (20cm de large)

flying monkey


capucins roukemoutte
 
les écolodges
Nous arriverons sur le site situé dans le parc national de Cuyabeno. Ce sont des "écolodges" et notre chambre est super confortable. On a même notre salle de bain... si c'est pas la classe ça! Nous prendrons le déjeuner qui sera comme tous les autres repas du séjour, excellent et irons siester un poquito... Les nuits en bus laissent toujours quelques marques! Puis à 17h, nous partons en pirogue visiter la laguna grande, tentons de voir les dauphins roses sans succès. Nous nous baignerons dans la lagune, au milieu des anacondas et des caïmans... "ahhh j'ai peur", et iront à la chasse aux caïmans by night! Nous n'en verrons qu'un seul, un jeune qui se cachait mais pas assez pour les yeux de Joaquin, et nous verrons un boa bébé lui aussi (mais que font les parents à laisser sortir leur enfants aussi tard ??!)...








même pas peur!

bébé boa
 
bébé caïman
 
Apéro, diner et dodo. Le lendemain, le soleil est au rendez-vous. nous partons pour une balade de 3 heures dans la jungle. A part un petit oiseau (espèce rare parait-il), nous rentrerons broucouilles comme on dit dans le bouchonnois. Ca arrive, c'est comme ça parfois. N'en reste pas moins une flore exceptionnelle. Les arbres sont immenses et on entend des bruits que l'on a encore jamais entendu. C'est dingue cette immensité et cette biodiversité.

 
Mr le paresseux
arbres à boas
eaux infestées d'anacondas
 
Déjeuner, siesta et laguna grande avec cette fois-ci la présence de nos amis les dauphins roses. Je m'attendais à voir le dauphin rose nager à la manière de Flipper les saltos en moins. On ne les verra pas très bien en fait. On les entendra respirer surtout. Ca ressemble aux baleines mais beaucoup plus petit! S'en suit, une petite balade de nuit dans la foret. Armés de nos frontales, nous marcherons une heure au milieu des insectes et croiserons différentes araignées (dont deux araignées scorpion), un crapaud énorme, une grenouille minuscule (mais très toxique), des cigales géantes (de la taille d'une main), les fourmis au boulot avec sur leur dos, des morceaux de feuilles d'1cm et ses copines géantes, les fourmis XX X mesurant au moins 5cm et supers venimeuses.. 2 morsures et c'est la mort.. ça rigole pas ici!
 
araignée scorpion

fourmis coupe-feuilles
crapaud géant (20cm)
mante religieuse

scarabée rhinocéros
grenouille toxique
Josette la mygale
 
le village de la communauté
Le lendemain, il pleut averse! Nous partons pour 1h de pirogue voir la communauté XXX. A notre arrivée, je suis surpris et un peu déçu, il faut bien l'avouer. Je m'attendais à un village en fait de cahutes en bois mais ce seront des maisons "dures", montées sur pilotis. En fait ils vivent ici comme nous: frigo, antenne satellite et terrain de foot... Leurs pirogues sont nos voitures. Nous irons marcher une petite heure afin de voir leur jardin et découvrir leurs cultures: bananes, cacaos, manioc... Puis nous verrons la fabrication d'une pate faite avec le manioc récolté. Petite sauce Thon-citron-piment et voilà le tacos est prêt! C'était excellent et assez impressionnant de voir la dame préparait la pate. Après mangé, visite du shaman du village. Sceptiques et ayant du mal à tout comprendre, Anne et moi n'accrocherons pas du tout. C'est même plutôt l'inverse. Aidé de la digestion, son discours nous endormira presque. C'est "too much" le coup du Shaman... Retour au village, siesta et balade à la lagune pour la dernière balade du séjour.




El shaman




Ricardo fumant une clope naturelle
Le lendemain, nous rentrerons à Quito avec notre ami Ricardo... Ce Monsieur d'une cinquantaine d'année faisait partie de notre groupe. En fait il y avait un italien qui, vivant à Londres, aimait beaucoup l'autre groupe parlant anglais, deux suisses, Chloé et Juliane avec qui nous avons sympathisé et Ricardo. Ce dernier était impossible! impossible à vivre.. Un vrai gamin gâté qui faisait tout pour être devant pendant les visites. Il poussait les filles et nous passait devant lorsque l'on essayait de prendre une photo. Le pire, c'est qu'il nous demandait de le prendre en photo avec son appareil devant le sujet que l'on essayait de prendre avant qu'il ne nous pousse... ! D'une maladresse incroyable, mais avec un bon fond je pense, il nous a donc "collé" Anne et moi tout le séjour jusqu'à notre retour à Quito... Ricardo El Magnifico comme je le surnommais...

Le séjour terminé, c'est l'heure du bilan. Sur l'Amazonie tout d'abord. Magique c'est évident. Découvrir une flore si exceptionnelle, entendre les oiseaux et les singes de bon matin, ç'est top. Même si nous nous attendions à voir plus d'animaux, nous sommes vraiment satisfaits du séjour et de la prestation de l'agence. Hyper pros, il n'y a rien à dire. La nourriture y était exquise, ce qui nous a changé de notre quotidien en Amérique du Sud...

Enfin c'est l'heure du bilan de l'Equateur. Nous sommes restés quasiment 3 semaines dans ce pays et l'avons parcouru de long et presque en large. Nous n'avons pas fait la cote Pacifique mais je suis persuadé que ça vaut vraiment le coup. Nos premières impressions sur les gens furent assez négatives. Tout comme le vin, elles se sont bonifiées avec le temps. Un accueil plutôt chaleureux et de belles rencontres dans le bus ou dans les communautés ont fait penché la balance. Quoi dire ensuite des paysages? Impressionnants, grandioses, verts et humides voire pluvieux et même inondés parfois... mais splendides c'est certain.

Ils ont su développer leur pays et préserver leurs cultures et leurs traditions (tourisme communautaire, parc nationaux...) Nous avons été surpris également par la qualité de leurs infrastructures: routes, maisons et réseaux de bus incroyables! On peut aller quasi partout et tout le temps et ça pour un voyage en sac à dos, c'est très appréciable.

Prochain pays ? La Colombie me direz vous... Et non! perdu. Il ne nous reste qu'un mois et demi pour rejoindre Belize. Nous décidons de faire l'impasse sur la Colombie et sautons dans un avion direction Panama city! Allez l'Amérique du Sud c'est terminé. C'était si bon qu'on y reviendra, c'est sûr!

dimanche 25 mai 2014

Otavalo

Perchée à 2580m d'altitude, à 1h30 de route de Quito, cette ville de 100 000 habitants attire de nombreux touristes pour son marché du samedi matin. La communauté Otavalo (indiens autochtones) des villages environnants arrive en effet en masse le samedi de très bonne heure pour y échanger, vendre et acheter notamment du bétail. De part sa situation géographique, Otavalo est depuis des lustres une plaque tournante du commerce autochtone. Les terres sur lesquelles vivent les indiens d'Otavalo se situent à l'endroit où la cordillère "s'affaisse" permettant ainsi plus facilement passage d'est en ouest aux indiens. Ceci favorisa leur accès à des zones tropicales chaudes et leur permis de disposer ainsi à des ressources rares à fort pouvoir commercial comme le coton ou le coca (les feuilles, pas la boisson!)


La culture Otavalo est une des plus vivantes du pays et le costume Otavalo est surement l'un des plus élégants du pays. Les femmes sont vêtues d'une longue jupe bleue marine fendue d'un seul coté, d'un corsage de dentelle brodée et leur cou est habillé de nombreux colliers. Les hommes, eux , portent un pantalon blanc, large et court, un poncho bleu marine et portent tous une tresse. Ils ont d'ailleurs tous un visage aux traits fins et ressemblent vraiment aux "indiens" des bons vieux western (mais sans les plumes)... Tous sont chaussés "d'alpargates", un genre d'espadrilles, en coton blanc pour les hommes et noir pour les femmes! Trop le style ces Indiens!
 
C'est donc la grasse mat pour nous ce jeudi matin... Un peu de blog et surtout l'attente d'une météo plus clémente... Il fait vraiment un temps pourri (pluie à gogo) et nous avons en tête d'aller visiter la lagune de Mojanda située à une vingtaine de kms, au milieu d'une caldera. Il y a en fait trois lacs de cratères à visiter et depuis les lacs, on peut grimper au sommet du Fuya-Fuya (4263m) en 3h de marche. La vue de là-haut est somptueuse parait-il...
  
lagune de Mojanda
Plus motivés que jamais nous tentons quand même le coup malgré le temps pourri qui s'annonce au loin. Comme il n'y a pas de bus local pour s'y rendre, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre un taxi qui nous emmène à la lagune. On en trouve un qui nous demande 20$ pour le voyage A/R et 1h d'attente au lac... (et 25$ pour 2h d'attente)  Je dis Banco et nous voilà donc partis gravir la Montana... en taxi! 1h de route plus loin, nous descendons du taxi  muni de notre poncho. Et oui ici c'est le déluge. Il pleut et les montagnes sont dans la brume. On est aux anges Anne et moi :(


  

Nous marcherons une demi-heure le long de la lagune et rentrerons gentiment en essayant de ne pas glisser dans la boue (au bilan le score sera d'une chute partout...) Déçus tout simplement. Quelques fois, la chance est là avec nous, et d'autres, comme aujourd'hui, elle est occupée. C'est pas trop grave mais ça fait chier! C'est ça aussi l'équateur en mai: de la pluie tous les jours!


 
Le lendemain, il fait beau. Nous partons au nord visiter une autre lagune, celle de Cuycocha. Cette fois-ci, nous prenons un bus et descendons à Cotacachi. La lagune est à 10km du village dans la réserve écologique Cotacachi-Cayapas. Il fait beau, il fait chaud. Nous décidons de marcher un peu et de se rendre à la lagune à pieds. Sauf que... Sauf que du village à la lagune, ça monte bien et sans répits... Et comme on est lancé avec Anne, on refuse tous les appels des taxis qui nous doublent... "Caminamos..." leur dit-on! Une heure de marche plus loin, le temps c'est gâté (sans déc?!) et il commence à pleuvoir. Une camionnette taxi-bus du coin s'arrête et nous convainc de grimper à l'arrière... Pour 3$, en même temps c'était un peu bête de se tremper... Mais comme dirait Georges: "Quand on est con, on est con!"
 
lagune de Cuycocha
Arrivé au parc, la pluie a fait place au soleil. Gracias! Rénial! Située à 3068m, c'est un très beau lac de cratère occupant le fond d'une caldera formée il y a 3000 ans. Au centre du lac émergent deux petites îles d'origine volcanique dont une a la forme d'un cochon d'inde, ce qui a donné le nom au lac (du quechua cuy, "le cochon d'inde" et cocha qui veut dire "lac"). Elle servait jadis de prison aux Incas. Aujourd'hui, un énorme complexe touristique (plutôt laid d'ailleurs) a été construit et des balades en bateau sur le lac sont possibles. Pas de bateau pour nous, de la marche simplement. Anne et moi prenons donc le sentier balisé qui fait "presque" le tour du lac par les crêtes et commençons l'ascension. La vue est magnifique et le soleil est là, ce qui ne gâche rien bien au contraire. Tout au long de l'ascension, nous voyons des nuages noirs, des éclairs et des pluies diluviennes arroser les alentours... Mais l'orage semble passer à coté de la lagune... "Continuons d'avancer!"
 

 
les nuages arrivent...

l'ile en forme de cuy
 

Au bout de deux heures de marche, nous arrivons au mirador, situé à la moitié du sentier, en face du complexe. Petite pause kit-kat, photos et demi-tour gauche!  Le sentier ne fait pas le tour complet du lac. Et comme nous ne savons pas où il se termine, nous décidons de faire demi-tour. Au moins nous serons sûrs de notre chemin... et sûrs de prendre la pluie aussi! 10 minutes plus tard, le déluge arrive et le poncho fait son boulot. Au moins, nous aurons plus de chance que la veille et aurons vu la lagune sous le soleil.  


 
Il faut maintenant rentrer sur Otavalo enfin sur Cotacachi d'abord. Oui mais comme à l'aller, il n'y a pas de bus seulement des taxis... Et pas de taxis en vue non plus, seulement de la pluie! "Bon et bien marchons!" Anne et moi marchons une petite heure sous l'orage au milieu du tonnerre et des éclairs... "J'en ai marre de la pluie, vivement le Bélize!" Inondés, je décide de faire du stop et tente d'arrêter le peu de voitures qui nous doubleront... Ce sera une bétaillère qui s'arrêtera finalement... Les quatre vaches qui étaient à l'arrière dans la benne ont laissé quelques "traces"! Accroupis, sous la pluie, les pieds dans la sciure et la bouse de vache, nous n'aurons jamais été aussi contents d'être dans la merde!!! Enfin sauf mes chaussures peut-être (Gore-tex heureusement pour elles!) et le poncho d'Anne qui se trouvera moucheté de bouse...
 
Le gentil monsieur (surement mort de rire de voir deux gringos dans la merde!!!) nous déposera à un km du village où nous finirons la balade à pied sourire aux lèvres. Vivement la douche! 
 
Négo de cuy!
Demain c'est samedi et le samedi à Otavalo c'est le mercado! Levés à 6h, nous partons visiter le marché des animaux. C'est le rendez-vous des éleveurs. Et il y a du monde! Ca caquète, ça brait, ça jacasse, ça meugle, ça chie mou sur les pompes (merci mesdames les vaches)! Les dames négocient avec leurs volailles en bandoulière ou marchandent une paire de cuy au fond de leur sac, les hommes tiennent en laisse leur cochon, ou marchandent leurs bovins... C'est un beau spectacle ce mercado. La plupart des locaux (enfin surtout les femmes) sont habillés de manière traditionnelle et même dans toute la ville où un énorme marché (plus touristique) a pris place. Ici on vend surtout aux touristes. Broderies, chapeaux panamas, sacs en tissus ou en cuir, bijoux faits maisons (ou par les chinois qui sait ?!), des peintures, etc...

 








   


Mon sac approche les 20kg maintenant et ce sera avec grand plaisir que j'y ajouterai un joli hamac deux places que nous achèterons sur ce marché... "Quand on aime on ne compte pas!!! ... "Euh si à un moment, faut compter... j'ai beau être matinal, mon dos a mal!"



   
bracelets à vendre par millions

Retour sur Quito dans l'après-midi pour se préparer à notre "expédition" amazonienne. Et oui, demain, nous partons 4 jours dans la vraie jungle primaire voir, en autres, nos amis les reptiles... J'en frissonne déjà!