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mercredi 18 décembre 2013

Vientiane

Vientiane avec ses 200 000 habitants est donc la capitale du Laos. C'est vous dire si la ville est grande. Depuis moins d'une dizaine d'année, les voitures font leur apparition ainsi que les feux rouges d'ailleurs. Force est de constater que toutes les voitures (enfin pick-up) sont neuves... et que les Laos ne savent pas conduire! 
Ma journée commence par une petite visite des monuments à voir dans la ville. En réalité, je commence à en avoir ma claque des temples. Du coup, j'irai voir deux sites: le Pha That Luang et le Patuxai. Le premier est le monument national le plus important du Laos, symbole de la religion bouddhiste et de la souveraineté Lao. 







Pha That Luang











des futurs mariés devant le temple

Le second est une copie de l'arc de triomphe et permet d'avoir un panorama sur la ville entière. Il fut construit en commémoration des lao morts pendant les guerres pré révolutionnaires, on l'appelle aussi monument de la victoire...  

Patuxai
 




Ces deux sites visités, j'irai me perdre dans le grand marché de Thong Khan Kham avec une mission quand même: trouver des tongs! et oui encore mais les miennes vont bientôt me lâcher... Faut dire que je ne mets que ça depuis 4 mois. Alors ici, ils vendent parait-il des tong hyper solides mais après une bonne demi-heure de recherche, je découvrirai que ces super tongues s’arrêtent au 42, dommage Beber! Le marché est immense et comme au Vietnam, on y trouve de tout. (... enfin sauf des tongues de taille 44) On peut notamment voir les grosses bassines de jus de poissons mixés à je sais pas trop quoi, qui sont la base des des sauces ici... et qui sont interdites en Europe, ce qui est dommage car tellement goûtues. On peut y acheter du riz, normal! mais le riz lao est typique. Il est "sticky". En français, c'est difficile de traduire. C'est très collant mais pas gluant. Je n'en avais jamais mangé ailleurs. En fait, les lao mangent avec les mains. Ce riz, ils en font des boulettes ce qui leur sert ainsi de pain qu'ils trempent dans tous les plats en sauce qu'ils savent si bien cuisiner. (attention au épices, car les plats picotent un peu ici aussi...)



les bonnes grosses bassines de jus avec les piments à coté...


Spécialistes en orchidées, Laurence et Bertrand ont monté une entreprise depuis maintenant 8 ans et proposent des trecks en foret afin de découvrir les orchidées naturelles et bien sur les villages traditionnels laos. Cette semaine, Bertrand sera le guide d'un groupe de 6 personnes pendant deux jours. Il  proposera de m'emmener et de me laisser au village. Du coup me voila parti avec mes 6 retraités dans le minivan, qui voyagent en formule tout compris pendant 15 jours au Laos et qui m'ont gentiment accepté dans leur van. Pendant le trajet, je me marre car ils me disent qu'ils n'arrivent pas à dormir la nuit à cause des coqs qui chantent toute la nuit, des motos le matin à 6h, des moustiques qui envahissent leur chambre... Je me rends compte à ce moment du décalage entre eux et moi, de la différence entre leur séjour et mon voyage... Les coqs, je ne les entends plus. C'était vrai au début, mais je suis habitué maintenant et faut dire que le Vietnam m'a bien anesthésié..). Je n'entends pas les motos non plus. Les moustiques ne me piquent presque plus et que dire de la bouffe locale. J'ai du être malade (...comprenez "chichi") deux fois grand max et je pense que c'était à cause de l'alcool frelaté, pas à cause de la nourriture. Arrivés au village, ce sera l’apothéose pour mes "p'tits vieux", devant le spectacle qu'offrira le chef du village complètement bourré à l'alcool de riz. Ce dernier ne cessera de me coller et de me proposer à boire et offrira (et donc obligera) le groupe à manger des tomates (non épluchées, ni lavées je pense...), des fruits, des trucs... pendant que nos amis les moustiques nous attaqueront... Au repas ce soir, spécialité lao: salade de laap (canard avec épices, menthes, ..) et riz sticky et soupe de poisson (c'est à ce moment que je repense aux grosses marmites que j'ai pu voir au marché... Allez on ferme les yeux, on ouvre les papilles...) Le repas est excellent. Il est 20h tout le monde va se coucher... Enfin les deux Bertrand font le tour du village. L'un parlera toute la soirée en lao et l'autre écoutera les discussions.. sans tout comprendre... devant le ballet incessant des motos qui reviennent du parc national chargé de bois noir, bois très rare et interdit de couper, mais que les lao revendent aux chinois afin de pouvoir survivre. C'est la dure réalité. Après la Thaïlande, le Cambodge, c'est maintenant le Laos qui se voit déforesté pour fournir nos amis chinois en bois et charbon... sans parler des mines que l'on peut trouver un peu partout dans le pays... bref, c'est un véritable pillage. Les laos ont en conscience mais ne savent pas comment gérer ce problème et j'avoue que je n'ai pas non plus de solution. 

évolutions des maisons
 

Le lendemain, je resterai tranquille au village, à me balader, à lire et à parler (enfin jouer à Taboo) avec les gens du village. Ici les gens vivent en autarcie. Une partie des revenus des treks que proposent Laurence et Bertrand sont reversée et permet d'investir dans le village. Il y a l'eau grâce de nouvelles pompes, l'électricité et les maisons, qui étaient en "osier" deviennent des maisons bétonnées. C'est moins joli, plus sombre mais beaucoup plus solide.. Enfin, vous avez tous vu les 3 p'tits cochons!

des sourires, encore des sourires...





dans le village...
la cuisine

le salon

le comptable
la mamie: 95 ans et ....pas toutes ses dents

Mes p'tits vieux iront randonner et rentreront sur Vientiane. Moi je resterai une nuit de plus dans ce village paisible et dormirai chez le comptable du village seule personne à parler anglais dans ce bled. Comme la veille, je mangerai comme dix et discuterai pendant une bonne heure des conditions de ces laos avec eux. Le lendemain, mon hôte m'emmener dans le parc national en moto afin de voir les chutes d'eau et quelques orchidées au passage. Il y aura un groupe de d'jeun's d'un autre parc national qui n'échappera pas à leur règle quasi universelle: pose photo obligatoire avec un blanc. Je passerai du coup 10 bonnes minutes à poser avec eux en photo: "one more, one more!" me diront ils...




Enfin, retour sur Vientiane en tuk-tuk. Glandage devant "TV5 monde Asie" (question pour un champion, les chiffres et les lettres, Thalassa...bref, que du bon!), coiffeur, hamam, sieste, pastis seront mes activités principales avant mon départ pour Bangkok. J'ai en effet trois jours à passer sur la capitale thaïlandaise avant de prendre mon avion en direction du Sri Lanka. 

C'est la fin de mon séjour au Laos. Même si je n'ai vu qu'une toutes petite partie de leur beau pays, rencontré que quelques personnes, je peux aisément dire qu'ils sont globalement d'une gentillesse incroyable; j'ai adoré ces gens et adoré leur façon de vivre. C'est un pays qui va évoluer. C'est évident. Et je ne suis pas sûr que cela aille dans le bon sens d'ailleurs. Mais ce qui est sûr, c'est que j'y retournerai: pour revoir les gens que j'ai rencontré bien sûr mais aussi pour finir ma visite de ce pays si magique. 

Demain c'est  la Thaïlande. J'opte donc pour un train de nuit tout confort.. afin d’espérer dormir un peu avant d'arriver dans la mégalopole...  il parait qu'il y a un métro... "Le changement c'est maintenant!"

mardi 17 décembre 2013

Sur la route 13...

J'ai plusieurs possibilités: partir au nord  dans les montagnes et dans les villages très  reculés ou partir dans le sud vers Vientiane en s’arrêtant par ex dans la très controversée ville de Vang Vieng et si l'envie me prend, peut-être descendre vers Pakse à plus de 800kms de la capitale.  Il me reste une quinzaine de jours à passer au Laos. J'ai donc le temps de choisir mon programme. Après réflexion, j'opte pour descendre au Sud. Et pour aller à Vientiane, il faut prendre la fameuse route 13. Voilà ce que j'ai pu trouver sur le net au sujet de cette route: "Année après année, la route numéro 13 continue à faire parler d’elle, hélas pas toujours en bien. Conçue pour désenclaver la région de Luang Prabang et assurer une liaison terrestre correcte avec la capitale, Vientiane, cette voie de circulation se caractérise, pratiquement depuis sa création, par une certaine insécurité : attaques de véhicules, mitraillages et victimes à répétition, sans que l’on sache jamais très clairement si cette violence aveugle est à mettre au compte de la guérilla sporadique des tribus hmongs contre le pouvoir central ou à celui du banditisme pur et simple. Malgré une assez longue période de tranquillité et de réels efforts de contrôle du parcours par l’armée régulière, notamment sur le tronçon nord au-delà de Kasi, le plus exposé, les attaques reprennent parfois et des morts ont à nouveau ensanglanté la route 13 en 2003. Pour les touristes en partance pour Luang Prabang, mieux vaut choisir l’avion, ou à tout le moins s’informer des conditions de sécurité sur la route...."

Mouais.. j'ai surtout lu que la route était magnifique avec plusieurs cols (jusqu'à 1400m) à passer et de nombreux villages de hmongs à voir. Et en ce moment, il y a d'ailleurs plusieurs fêtes  de hmongs dans de nombreux villages. Je me suis perdu dans un village près de Luang Prabang où toutes les ethnies étaient représentées et où les jeunes se "courtisent" en se lançant une balle de tennis... le principe est simple: si un des deux est attiré par l'autre, il garde la balle afin que l'autre vienne la chercher plus tard ... une bonne excuse pour faire  connaissance et plus si affinité... ils sont très jeunes et visiblement très timides ce qui rend la scène très amusante à regarder...  

les hmongs

4 ethnies différentes
Petite hmong
mini hmong..on mange bien à la cantine!
Et quoi de mieux que de parcourir une route de montagne en moto? Je décide donc d'en louer une à une agence qui peut me la reprendre à Vientiane. Pas besoin de faire une boucle.  Du coup,  J'opte pour trois jours de location pour 350km environ jusqu'à Vientiane. Quatre tendeurs plus tard, me voici au guidon d'une moto chinoise (250cc avec boite manuelle)... bien sur je n'ai pas le permis, mais ici au Laos on s’embête pas avec ce genre de détail, et on vous laisse gentiment partir seul sur une des routes  considérée comme la plus dangereuse du pays... J'enchaine les virages, les villages, les visages, et me retrouve au dessus des nuages. Il fait froid. Je n'ai que ma polaire et mon sweet... En me répétant sans cesse que "le froid n'est qu'une information!", j'arrive à passer outre! Les paysages sont magnifiques et ma conduite de plus en plus assurée... 

 
 





 


J'arriverai en fin d'après midi à Vang Vieng, sain et sauf après quelques frayeurs, je dois bien l'avouer...  Vang Vieng, petite bourgade considérée il y a encore quelques mois comme le symbole même des vices occidentaux à la sauce locale. Une honte pour les habitants du coin, une image infecte que les touristes donnent d'eux même (et par extension des autres étrangers) aux lao en s'adonnant a des soirées plein air calculées sur les rave parties en Thaïlande. Une gangrène du pays voisin et une bêtise sur mesure pour les plus odieux d'entre nous. Cette décadence a été réprimée par les autorités récemment. Vang Vieng serait il redevenu le petit village tranquille d'autrefois? Je n'en ai aucune idée mais je me dis que ça s'est surement calmé et il parait que les environs sont superbes (pitons rocheux, grottes...). 

Dans les rues désertes de Vang Vieng



J'irai me perdre le lendemain dans la campagne et voir le fameux "blue lagoon"... dix minutes pas plus! En réalité, c'est une petite rivière "bleue" où des russes (les mêmes qu' à Nha trang au Vietnam) sautent d'un arbre en gueulant comme des ânes... Nous sommes dimanche. Il y a aussi les locaux qui regardent les occidentales en bikini...  ça n'est pas trop dans leurs coutumes de se dénuder ici... bref, la scène ne me fait pas rêver... et donc je quitte cet endroit décidé à trouver mieux.

Le fucking blue lagoon
Quelques kms plus loin, je trouve un piton rocheux et un chemin qui permet de grimper au sommet. La montée est très rude mais très courte du coup. La vue est superbe. J'en profiterai pour faire une petite sieste dans une beruga, enfin en lao dans une "sala", posée là... Ca fait du bien de se poser un peu en hauteur, au calme, à regarder tel un oiseau, le balais incessant des voitures et motos qui roulent à fond les ballons dans un nuage de poussière ocre en direction du blue lagoon.



Dernière étape en moto, je dois rejoindre Vientiane dans la journée. J'ai donc 150km à faire. Avant ça, passage au mécano car j'ai perdu 5 ou 6 boulons et mon porte bagage ne peut plus rien porter... Made in china! Réparation faite (j'en aurai pour au moins 2€!), je décide de faire un détour et d'aller voir un immense lac en me disant que le panorama doit valoir le coup. Effectivement, c'est joli. C'est artificiel mais joli. Il y a en fait un énorme barrage et une centrale hydroélectrique, dont les lao sont fiers car il y a des drapeaux partout et des gens pique-niquent  au pied du barrage...so romantic!

 
le commissariat de police... ça déconne pas au Laos!
La route est beaucoup moins montagneuse mais reste très sympa avec quelques nombreux virages et surtout, les gens restent tous autant souriants en me voyant! Arrivé à Vientiane, on sent que l'on se trouve dans une ville. Pas une grande ville, juste une ville. Je n'ai pas l'impression d’être dans la capitale du pays. Il y a plus de voitures qui circulent. C'est quasi la seule différence avec le reste de ce que j'ai pu voir. Avant de partir,  Aurélien,  un pote de Bordeaux m'avait donné les coordonnées de ses cousins, Laurence et Bertrand,  installés à Vientiane depuis pas mal d'années maintenant (9-10ans...) et qui me proposeront donc  de dormir chez eux. C'est commerçant tout ça! A mon arrivée, je me sens toute de suite en famille! Laurence et Bertrand sont adorables et je serai accueilli comme un roi. Ils ont une belle maison et le confort qui va avec.  Nous ferons connaissance autour d'un pastis et vin rouge, en bons français que nous sommes! 

Depuis mon arrivée au Laos, je me sens comme chez moi. Cela se confirme en arrivant donc à Vientiane. Je me sens bien ici et cela fait vraiment du bien après le Vietnam. Je sens que je vais me reposer ici un petit moment avant de repartir... Quand on aime on ne compte pas...