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samedi 28 septembre 2013

Tokyo (1ère partie) : Asakusa et Ueno

Tokyo, ici Tokyo. Bienvenue dans un autre monde. Ma première difficulté en arrivant à l'aéroport est de sortir de cet aéroport justement et de prendre le métro (ou le train) pour rejoindre mon auberge de jeunesse. Voila le genre de plan que l'on trouve...


Pas de panique. C'est comme un jeu de piste. Faut repérer les couleurs, le nord, le sud, les balises, chercher Denis Brognard et surtout ne pas courir ni pleurer...
Après analyse des hiéroglyphes, je me dis que ça s'annonce trop compliqué et  décide de partir, prends un billet d'avion pour quitter au plus vite ce pays de cinglés! ...non, pardon je trouve mon chemin et file dans le train pour Tokyo qui dure à priori plus d'une heure de route.
 
Je commence à comprendre comment le métro fonctionne. En fait, il y a plusieurs compagnies qui se partagent le réseau du métro ou train. Le but du jeu est de rester sur les lignes d'une même compagnie, sinon, il faut marcher ou racheter un billet et ça devient vite pénible. Après c'est comme la bataille navale. Par exemple, si on veut aller couler le porte-avion en M17 (Tokyo centre), et  que l'on est en G19 ou A18 (Asakusa) il faut prendre la ligne Toei Asakusa (A) et descendre en A11 et prendre la ligne Hibiya (H) en H09 et descendre en H08 puis enfin prendre en M16 et descendre en M17. Facile...

En me voyant galérer sur le plan du métro, un gars me vient en aide et me dit en japonnais (avec un accent impeccable !) : "Un petit coup de main peut-être?" - Ah j'veux bien William !" lui répondrai-je. Ce gars qui s'appelle Shito est guide de voyage à son compte et emmène tous les japonais qui le souhaitent en balade dans les pays qu'ils souhaitent... C'est commerçant tout ça. Ce Shito propose alors de me faire la visite le lendemain de Ueno, qui s'avère être un quartier sympa et traditionnel de Tokyo. Je suis chanceux décidément. "Au Shito dit, aussi tôt fait!" lui répondrai-je... Contacts échangés nous nous verrons donc le lendemain.

J'arriverai vers 15h30 ce qui me laissera le temps de visiter le quartier d'Asakusa et de Sumida où se situe l'auberge. L'auberge parlons-en justement.
Superbe auberge très typique et très propre mais dont je ne ferai pas la pub. Suite au typhon, j'avais annulé ma nuit par mail que j'avais réservé. A mon arrivée j'aurai beau essayer de négocier avec le responsable que j'appelerai Jean-Claude, en lui disant que ce n'est pas de ma faute, que je l'avais prévenu en plus, qu'il avait plus de douze heures pour trouver un remplacant, il ne voudra rien savoir et me fera payer la nuit complète. En comptant ma nuit payée à Manille et les taxi, ce typhon commence à me couter cher!! 
En y repensant, peut-être est ce finalement normal de toujours payer et surtout dans les pays riches. Ce serait surement pareil en France me dit-je en essayant de me calmer. Peut-être est ce parce que je commençais à m'habituer aux philippines, où rien est écrit et où l'on doit et on peut toujours négocier... peut-être...

Après ce petit échange musclé avec Jean-Claude, je file me balader dans les rues du quartier de Sumida tout d'abord. La construction récente de la Tokyo Skytree a donné un coup de jeune à ce quartier très résidentiel. Le quartier est paisible et pour la première fois depuis 5 semaines, je découvre des rues propres qui "sentent" bons! C'est je pense, la première fois que je vois une ville aussi propre. Je n'ai d'ailleurs pas l'impression d'être en ville sauf si je lève la tête vois les buildings au fond. Mais cette impression se généralisera pendant toute la durée du séjour. "ça sent bon au Japon!" Un coup de balai, on mangerait par terre! 
Tokyo Skytree

Chaque étage compte au japon...


petit resto dans Asakusa

Je visite ensuite le quartier d'Asakusa. Dans ce quartier, il y a de nombreuses boutiques anciennes où l'on peut retrouver tout le charme d'Edo. Alors, Edo kezako? L'époque d'Edo est la subdivision traditionnelle de l'histoire du Japon qui commence vers 1600, avec la prise de pouvoir de Ieyasu Tokugawa lors de la bataille de Sekigahara, et se termine vers 1868 avec la restauration Meiji. Elle est dominée par le shogunat Tokugawa dont Edo (ancien nom de Tōkyō) est la capitale. (Voir Wikipédia pour plus d'infos); Il y a de nombreuses petites ruelles avec des minuscules restaurants et des arcades où se côtoient des boutiques datant de l'époque Edo. c'est superbe. Exactement comme j'imaginais le japon. 

 



facile...de se perdre. Merci les dessins!

petit manège au milieu de la ville, sympa!

Il y a également le temple Sensoji. C'est le plus vieux temple de Tokyo dont la construction remonte à 628. Il y a tout autour de ce temple un superbe jardin et des sanctuaires. 


 




j'adore ce lampion Sangoku

C'est le premier temple que je visite depuis mon arrivée en Asie. J'en prends plein les yeux mais ne connais pas du tout les us et coutumes. Quoi faire devant l'autel??? j'attends demain avec impatience que Shito m'explique.




Le lendemain, je retrouve Shito dans le quartier de Ueno qui se découpe en 3 zones: la partie la plus au sud est Ameyoko où se trouve un marché quotidien, au nord le quartier Yanaka et entre les deux on trouve le parc de Ueno Onshi.
Nous commençons par le marché. C'est excellent et pas cher du tout. Shito me dit que c'est ici qu'on peut manger pour pas cher. Ca tombe bien. Je ne suis pas riche et j'ai faim! 


Il m'emmène dans un tout petit resto type où je mangerai un bol de riz accompagné de différents morceaux de poissons crus. C'est comme des sushis mais en plus rapide! Shito me diras que les japonnais ne restent pas plus d'un quart d'heure à table, le temps d'avaler leur bol, boire une tasse de thé et une soupe miso laissant ainsi rapidement la place aux autres qui font la queue dans la rue.
Shito et son bol de riz

On goutera aussi les Takoyaki, espèces de petits choux à la béchamel épicée aux calamars. Un délice!
 


Le bide plein, nous partirons voir le parc et visiterons le petit musée Shitamachi qui présente des intérieurs type de maisons d'époque Edo. Superbe. Tout en bois. Puis nous marcherons dans les rues du quartier de Yanaka où règne une atmosphère paisible et où le silence est roi. Il y avait beaucoup de monde mais

pas de bruit (je n'ai vu que des vieux en même temps!). C'était assez impressionnant. Très peu de voitures et beaucoup de vélos. Beaucoup de boutiques également. Des artisans aux vendeurs de sushis...

Nous visiterons une boutique où l'artisan fabrique des marionnettes représentant le simple visiteur comme moi ou les célébrités ou personnages publiques. Du coup, je lui parlerai des Guignols en France sans succès! 


Petit arrêt bouffe pour Shito qui bouffe tout le temps. (Méthode philippaine!)
et puis retour dans la rue plus animée vers le sud à Ameyoko pour prendre l'apéro.


Shito nous trouveras un bar pas cher et dont le principe est simple: on paye 400 yens (moins de 4€) et on a 30min pour boire ce qu'on veut autrement dit de la bière ou du saké, en quantité illimitée. Toutes les 30 minutes, on repaye 300 yens.. Sous réserve de commander quelques "tapas" japonnais. C'était pas cher et comme on dit en France,"mangez rapide, mangez liquide!" Je comprends mieux pourquoi les japonnais aiment autant les français! Finalement, on est tous quelques part des alcooliques!

au fond, ce sont les bouteilles de saké: extrêmement bon et très doux

Voila, ma première soirée qui s'achève à Tokyo. Il y a décidément beaucoup de choses à voir, à photographier (on est au japon je vous rappelle), et à l'image de Shito, tellement de gens sympathiques à rencontrer, que je me dis en me couchant (un peu bourré certes..!) que ce pays va vraiment me plaire.




mardi 24 septembre 2013

Le japon pour quelques jours : intro

Nous sommes lundi matin. Je suis à Manille. Il est 3h. Le gardien de l'auberge me réveille car j'ai oublié le mien en France et je n'ai pas pris de téléphone... Un café et je saute dans un taxi direction l'aéroport. 4h du mat', je fais la queue au comptoir pour l'enregistrement. Mon vol est à 6h. Je suis large. Tu m'étonnes ! Hannibal au comptoir me dit que suite au typhon qui s'abat sur le Japon, le vol est tout simplement annulé! Et ben bueno ! Super bueno! Rénial! Oh punaise, pour être large, je suis large... et un peu énervé et déçu il faut l'avouer. Mon vol est reporté à demain même heure (autrement dit, ça sera aussi dur pour me lever que ce matin) et c'est pas sûr me dit Hannibal..."à voir!"  

Le lendemain, je ne ferai bien évidement rien. Il pleut en plus. Ça pue. Mon frigo est vide. J'ai pas demandé à venir au monde...Je suis dég, je reste dans mon lit à regarder des films... et à espérer que le typhon veuille bien accélérer la cadence et partir en Chine, ou en Thaïlande, où il veut mais pas au Japon! (oui je sais, mes propos sont un peu durs mais j'étais vraiment énervé..!)

DONC, le lendemain, Hannibal est heureux puisque tout se déroule sans accroc. Je prends mon avion et file à Tokyo, capitale du Japon. Je suis particulièrement heureux d'arriver ici car le Japon fait partie des pays que je souhaitais absolument visiter durant mon voyage; Je ne lui accorde cependant que peu de temps : 10-1 = 9 jours. Le compte est bon... merci Bertrand mais je sais que ce 10 jours vont être intenses.

Au programme : visite de Tokyo et Kyoto. 

Tokyo fait 13 millions d'habitants. Deuxième ville économique derrière New York, elle se caractérise par ses gratte-ciels, ses magasins high tech  mais également par ses nombreux sanctuaires et temples bouddhistes, ses quartiers et ses petites rues aux atmosphères différentes et particulières. Kyoto

Kyoto fait moins de 2 millions d'habitants mais avec ses 2000 temples, ses nombreux palais, et jardins japonais, cette ville est considérée comme le centre culturel du Japon. D'ailleurs, plusieurs temples de Kyoto sont classés dans le patrimoine mondial de l'UNESCO.

Voilà, présentations faites, passons aux choses sérieuses et commençons par le début: le métro de Tokyo!




lundi 23 septembre 2013

L'heure du bilan


Après 5 semaines passées aux philippines, je m'aprete à quitter ce pays pour aller 10 jours au Japon. Avant de partir, un petit bilan s'impose :
 
Les philippines: un pays surprenant avec beaucoup de contrastes... les philippins sont très calmes et gentils mais à la fois très bruyants et voir irrespectueux notament dans les files d'attente...le premier arrivé, le premier servi. Ils mangent toute la journée mais ils sont tous secs, ce sont les pros des transports en commun (sans jamais d'indication bien entendu) mais gaspillent à outrance l'essence, l'eau et la clim. La circulation est affreuse mais il y a très peu d'accident et les gens ne crient jamais au volant. Ils sont très propres sur eux mais les rues servent souvent de poubelle géante. A l'entrée de tous les immeubles, centres commerciaux, ou du métro se tiennent des gardes armés mais qui font semblant de fouiller... La météo est à l'image des philippins: le matin passe un typhon ou une pluie diluvienne puis l'après midi il fait grand beau et très chaud et que dire des paysages qui sont tout aussi divers avec des superbes plages et de magnifiques montagnes ou volcans...! 

Autant de contrastes qui m'ont marqué, même s'ils m'ont fait peur parfois au début mais qui ont finalement eu raison de moi. Au final, j'ai donc un coup de cœur pour ce pays et surtout pour ces gens qui m'ont véritablement touché par leur gentillesse et leur cool attitude.

Certains le disent, "quand tu arrives aux philippines tu n'es jamais certain d'en partir". Moi, c'est sûr, je partirai. J'ai tant de pays et de gens à rencontrer que je ne peux rester mais je garderai longtemps en tête ce pays qui m'a véritablement surpris et surtout je n'oublierai pas le sourire omniprésent des philippins dont le slogan est le suivant :

Good bye Philippines and "Salaaaamaaaaaat !!!!!!"
 

dimanche 15 septembre 2013

Le Sud-Est de Luzon: Caramoan et Legazpi

Ma prochaine et dernière étape aux philippines sera le Sud Est de Luzon dans la région connue sous le nom de Bicol. Je souhaite aller visiter la péninsule de Caramoan qui parait-il vaut le détour. Dans cette péninsule se situe le parc national de Caramoan qui rassemble un nombre important de petites iles similaires à l'archipel de Bacuit situé à El Nido sur l'ile de Pallawan (voir mon 3éème article). Ce parc, qui est un des plus sauvages de toutes les philippines,  voit sa notoriété augmenter depuis 2008, après le passage de nos chers amis de TF1 venus tourner leur émission "Koh Lanta". D'ailleurs je vous pose la question: "Qui avait gagné cette année là?"... C'est pas Moundir...Ni Tony le gendarme...alors, alors ??? Et ben c'est Christelle (elle m'a pas marqué celle là !!!). Depuis, c'est la fête de la télé-réalité sur ces plages: les bulgares, les américains et les israéliens s'y sont mis et tournent les versions du "Survivor" (c'est la même que Koh Lanta mais sans Denis Brognard... du coup ça doit être naze parce qu'il faut admettre qu'il est quand même magique ce Denis avec ces bouclettes et ses questions à la c**... désolé, je m'égare!)
Bref,  tout ça pour dire que quand les gens de la télé ne sont pas là, et bien il n'y a quasiment aucun touristes et c'est justement la raison pour laquelle j'ai envie d'y aller. 

Donc pour s'y rendre à Caramoan, la recette est très simple: 
- commencez par prendre un bus de Manille (un bus de nuit cette fois...on a retenu la leçon de notre retour du nord la semaine passée) et roulez de 21h à 5h30 du matin en essayant de dormir.
- vous descendez du bus dans la ville de Naga. Y a rien d'ouvert, vous marchez un peu histoire de visiter. Vous achetez une carte postale et vous buvez un café. Puis vous faites demi tour en direction du terminal car il vous manque tour d'un coup.
- vous essayez de trouver un bus pour Sabang. Et c'est à ce moment là, que vous vous apercevez que vous êtes dans une région où le tourisme est peu développé car peu de personnes parlent anglais (..;et vous avez un peu la tête en vrac , ce qui n'aide pas non plus)
- vous trouvez un bus local. C'est pas cher 70 pesos (ca fait dans les 1,20€). Maison sait pourquoi. Pas de places, car bondés par les écoliers, donc assis par terre. Pendant 2h...aïe...J'ai beau etre matinal, j'ai mal.
- vous ne descendez pas à Sabang parce qu'en réalité, ce bus n'y va pas. Il s’arrête avant...dans un bled au milieu de rien. Vous n'avez rien compris. Ou c'est eux qui ne vous comprennent pas...
- vous trouvez un jeepney. Vous êtes tout seul dans le jeppney. Vous attendez donc 35 min qu'il y ait deux pelos et trois tondus qui souhaitent prendre le jeepney et à ce moment là vous êtes contents. 
- vous faites 1h de jeepney et vous arrivez à Sabang. 
- assaisonnez : sel, poivre et épices...
- pour se rendre sur la penincule, il faut prendre un bateau et rejoindre le village de Guilemo. Laisser vous donc mariner 1h30 que le bateau se remplisse...(comme le jeepney !)
- puis laissez vous mijoter par 2h de bateau à thermostat 8. C'est beau mais vous dormez donc vous voyez pas grand chose.
- Enfin, sortit du four, finissez le voyage par 40 min de tricycle. Caramoan étant un village à 20 min de la plage, il faut filer à la plage de Paniman.
- saupoudrez le tout en vous trouvant un logement...(le premier que vous croisez en réalité car à ce stade, vous rêvez d'une douche, d'un plat et d'une bonne bière! )
 et voilà c'est prêt ! Vous êtes arrivés! J'avais précisé que la recette était simple mais j'avais pas précisé qu'elle était longue...


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Plage de Paniman - sortant de ma cahute

pêcheur réparant ses filets

justement ses filets...

ma cahute



Je trouve donc un logement très correct; Assez cher pour la région mais situé au bord de la plage, il fait restaurant et chose inespérée, il y a internet. Jeme sens bien ici. J'ai quasiment les pieds dans le sable en permanence. La petite dame qui tient le gite, que j'appellerai Micheline, est très gentille. Elle passe sont temps à jouer aux cartes, à fumer des clopes et à parier avec ses copines...Il manque le baby-foot et on aurait la complète! Je suis le seul blanc du village et je me dis que ça fait deux jours que je n'en ai pas croisé un. En me baladant au bord de la plage, je rencontre un groupe de mecs. Ils rigolent. J'y vais, ils ont une bonne tête. Ils sont pécheurs, conduisent des bateaux pour emmener les touristes vers les iles de la péninsule de Caramoan ou sont employés pour la construction des jeux de koh Lanta ou de survivor... (épreuves des poteaux par ex...). Les femmes jouent au bingo et parient de l'argent. J'en reviens pas. 
Les gamins, eux sont dans l'eau. Toute la journée, ils jouent dans l'eau. Petits, grands, ils nagent mieux que moi! Quand ils ne nagent pas, et qu'ils ne vont pas à l'école, ils jouent à un jeu, genre jeu du palais mais avec leurs tongs. Et les hommes jouent au même jeu mais avec un peso. Ils sont incroyablement adroits et me demandent d'essayer... ok juste une fois alors... je leur donne mon peso...


énorme prise qui sera distribuée à tous les villageois

Dans mon hôtel, il y a 4 philippins venus en vacances de Manille. Ils souhaitent partir en bateau le lendemain pour visiter la péninsule. Je décide de m'incruster. Ca réduit les frais pour tout le monde et plus on est de fous, plus y a de riz....(j'en peux plus du riz...)

Jason
Réveil à 5h 30...Ça piquotte... Départ à 6h. Il fait super beau. Décidément, j'ai de a chance. et direction le parc national de Caramoan. 1h de bateau puis Jason le capitaine nous pose sur une ile. l'ile de Koh Lanta. Il était dans le crew de l'émission. Il est super fier. ET c'est vrai que cette plage est belle. Du coup, j'en profite pour chercher Moundir... sans résultat;


 



Entre temps, nous rencontrons un cueilleur de coconut. Il grimpe et nous lance une noix de coco à chacun. Je ne pensais pas qu'il y avait autant d'eau dans une noix de coco; Un vrai délice, surtout qu'il n'est pas encore 8h et il fait déjà 30°C...



 
La journée sera donc très ensoleillée: au programme: plage et plongée. Les coraux sont moins beaux qu'à Apo island mais la roche et le sable sont magnifiques. Nous ferons 6 ou 7 iles différentes dans la journée.




mangroves





l'équipe philippino-normande

Je dormirai bien le soir d'autant que je retrouverai un couple de français que j'avais rencontré dans le van en allant dans le nord. Nous dinerons ensemble et échangerons nos impressions sur cette région et sur les gens qui y habitent. En effet, ici les gens sont différents des autres régions que j'ai pu découvrir. Ils sont beaucoup moins tournés vers le service, vers le tourisme. Ils font leur vie et me regardent à peine. Après 4 semaines, je commençais à m'habituer à être considéré comme un prince n’importe où je me rendais. Le retour à la réalité a du bon parfois. Plus tard, un pêcheur m'avouera que les gens sont timides dans ce village et qu'ils ne parlent pas très bien anglais. Voilà pourquoi ils ne nous parlent pas. Pourtant, je sens qu'en grattant un peu, ils ne demandent que ça de parler... Et c'est ce j'ai bien l'intention de faire. 

Un soir, je vais donc diner avec le couple français, Pierrick et Laura, dans un petit boui-boui qui ne paye pas de mine mais qui parait-il est très bon. Ce boui-boui vend de tout: de la lessive en pochette de 50g, des chewing gums, des tongs, des bracelets, des plats cuisinés, des souvenirs, des chaussettes, des lunettes, des chips, des légumes, du poisson, des chips au poisson, des légumes aux chewing gum, des souvenirs cuisinés... enfin bref, de tout! C'est la femme qui prépare les repas cuisinés et l'homme qui pêche (ou chasse)... (n'y voyait aucun machisme de ma part... c'est la pure vérité). Et ce soir là, l'homme, qui s'appelle Eddy, est en train de descendre gentiment une bouteille de gin avec son pote Francis pendant que maman fait des colliers souvenirs à l'arrière du restaurant foire-fouille. Puis arrive la fin de notre repas, Pierrick en tant que bon savoyard-normand a envie d'un p'tit digeo. 
La veille on avait acheté une bouteille de "Tanduay", rhum local des Philippines, à 100 pesos (moins de 2€) la bouteille d'un litre. Ce soir, on va essayer le gin local. J'invite donc Eddy, qui se pointe alors devant nous méchamment attaqué, à trinquer avec nous. Il est sympa Eddy. Mais nous ne comprenons absolument rien à ce qu'il nous raconte. Du moins au début. Car la discussion va s'éclaircir de bouteille en bouteille. Au bout de deux heures et 3 bouteilles de gin descendues, la discussion, qui est alors en philippino-anglo-bourrés, devient aussi claire que le gin. C'est dingue comme on peut progresser vite en langue dès l'instant qu'on picole! Nous rigolons, Eddy, chaud comme une baraque à frites, taquine un peu Laura, et nous raconte ses déboires avec Survivor et les américains, nous raconte sa vie de pêcheur et de philippin. 
La soirée passera vite, nous rigolerons et nous réveillerons tous les voisins en partant qui ne manquerons pas de se venger le lendemain matin dès 6h du mat en mettant la techno à fond les ballons! 

Je resterais 4 jours dans ce village au lieu de 2 comme prévu initialement et partirais ensuite pour Legazpi connu pour son fameux volcan "parfait", le Mont Mayon, qui culmine à plus de 2400m. A part ça, pas grand grand chose à voir. Si à gouter. La cuisine Bicol est la meilleure des philippines. Je me ferais un énorme buffet à volonté et effectivement, je confirme, cette cuisine Bicol est excellente. Ça fait du bien de bien manger. Ça faisait longtemps.


mont Mayon

encore lui

dans les rues de Legazpi - jeepney

legazpi

vive EDF ...

Mt mayon mais bouché.. J'ai bien fait de grimper une heure...

Nous sommes samedi 14 septembre. Je prends le bus de nuit pour rentrer sur Manille. Normalement c'est tout droit. Direct. Sans problèmes. Normalement. Encore un sauf que. Et oui, le bus tombera en rade au milieu du voyage, en plein milieu de la jungle et en plein milieu de la nuit. J'avais pris un bus VIP confort "Deluxe" pour être bien. Ça n'aura duré que 3h... et ensuite j'étais bien... oui j'étais bien dans un bus local, pendant 5h, où vous sentez toutes les secousses et où la clim est mise à bloc  (-20 °C dans le bus, j'étais gelé! )... Mal au derrière, mal aux pattes et mal au crâne... C'est ça aussi les philippines. C'est le bordel. Tout le temps. Mais paradoxalement c'est aussi pour ça qu'on s'y sent si bien...





jeudi 12 septembre 2013

Retour à Manille et Le nord de Luzon

De retour de Boracay, Jérôme et moi rentrons sur Manille car c'est la fin des vacances pour Jérôme qui doit rentrer au pays dans deux jours. La première soirée sera très calme. Repos, dodo, Mc do...voila à peu près le programme.

A l'image des Philippines, Manille c'est le bordel: ça grouille de partout, la population est très conviviale, les trottoirs sont presque inaccessibles, envahis par les vendeurs à la sauvette, les tricycles, les jeepneys, les voitures garées n'importe comment. D'ailleurs, le code de la route est quasi inexistant et peut être résumé par "la loi du plus gros": on passe au rouge, on klaxone pour prévenir qu'on passe... La pollution est partout, les odeurs sont parfois infectes du à la chaleur et au taux d'humidité élevé, les fils électriques sont tirés... ben heu on sait pas trop comment en fait, c'est un gros paquet de nouilles ! 
Mais il y a aussi énormément de gens dont beaucoup d'enfants, errant dans la rue, dormant dans leur tricycle ou sur le trottoir tout simplement. Ils vivent au jour le jour et j'ai beau essayé, je n'ai pas compris leur rythmes de vie: que ce soit à 11h, à 15h ou à 4h du mat, des gamins jouent au basket dans la rue, les marchands sont tous ouverts, certains dorment d'autres font des trucs... une vrai fourmilière cette ville.

Nous retrouvons Iza, la copine d'un pote Français qui s'appelle aussi Jérôme qui nous guidera toute la soirée dans le quartier de Makati. Ce quartier n'a absolument rien à voir avec le quartier de Malate où l'on dort. Makati ressemble à ça (la photo n'est pas de moi...):

Et Malate à ça:






C'est donc Iza qui nous promène ce soir et elle nous emmène dans un bar qui s'appelle "le café curieux" qui propose une carte française. Certains vont penser "mais pourquoi aller dans un endroit "Français" alors que vous êtes à 10000kms de la France?" C'est simple, l'appelle du pastis! Et ça, ça n'a pas de prix! Enfin si en fait, 70pesos, soit moins d'1€40 et ça fait tellement de bien. Le serveur est Français, se nomme LoLo, et vient de Toulouse! Jérôme y vit. Présentations faites, nous avons le droit à trois tournées offertes de Rhum de la maison par Lolo? trop content de voir un toulousain. Le reste de la soirée se passera dans ce quartier qui restera calme ce soir, lundi oblige!

C'est l'heure du départ pour Jérôme qui rentre en France. Quant à moi, je me retrouve seul à l'auberge de jeunesse. Ca n'est pas facile. Je le savais. J'imaginais cette scène depuis quelques jours déjà. Mon voyage va désormais prendre une autre tournure. Voyager seul est une première fois pour moi. Je suis impatient de repartir de Manille et de voir un autre endroit magnifique des philippines. 

Je choisi donc le nord de Luzon. C'est toute la partie au nord de Manille. Pour s'y rendre, je prends un bus qui voyagera toute la nuit. Je ne voyagerai pas seul car un Indonésien, Hansen, qui dormait à l'auberge, est intéressé pour venir avec moi. Banco, tu prends le vison lui dis-je et je vends la caravane!
Au passage, je retrouve le boss de l'auberge, Olivier, un Français, qui vit sur Manille depuis 5 ans et qui connait très bien la région car il sert de guide aux voyageurs des tour operator. Il se rend à Sagada et va y rester quelques jours. Je me dis qu'un peu d'info me sera bien utile et j'écoute donc ses conseils avec attention.

Nous devions arriver directement à Banaue. Mais le bus étant plein, nous partons de Manille en direction de Lagawe et avons 1h de jeepney à faire pour rejoindre Banaue. Cool. il fait déjà chaud, il est 5h du mat. Allez hop, je file sur le toit du jeepney pour 1h de route, cheveux et barbouze au vent! Un régal!






sur la route: rizières en terrasses
Nous arrivons à 6h du mat à Banaue. C'est l'heure du p'tit déj. Olivier nous indique le resto où aller car il y a les meilleurs pancakes du village (un délice effectivement!) et nous organise rapidement le voyage pour Batad. C'est un petit village avec des rizières en terrasses à voir absolument parait-il. Ça tombe bien, j'ai le temps : tricycle pendant 1h au milieu des montagnes puis deux heures de rando. Ça fait du bien de marcher. Ça m'avait manqué!

la montagne ..

sur la route

un philippain travaillant à la DDE en plein boulot


mamie s'en va au marché


Petit arrêt sur la route en direction de Batad. Cette femme porte du riz et s'en va le vendre au marché... Petite marche de 10kms nous dit elle. Je lui demande son âge: plus de 105 ans nous dit-elle.. Elle ne compte plus! 







Et enfin le village de Batad ! Magnifique!
Batad et ses terrasses - vue de ma chambre

le village
L’auberge (conseillée par Olivier) est très sympa, la chambre très propre et la vue magnifique. Ça me change de Manille! Il n'y a personne. Seulement le fil de la propriétaire qui nous héberge. Il joue de la guitare. 
Et je me marre avec son petit neveu qui a 5 ans en faisant des grimaces et en répondant à toutes ses questions: 


Yuli & Me
"Tu viens d'où? ", "Quelques fois, je ne te comprends pas" , "Tu parles pas très bien anglais" voila ce qu'il me sort le schtroumpf... Bah oui merci, je sais bien que je parle mal anglais.... lui par contre a un accent très anglais et j'apprendrai plus tard que sa mère est anglaise ce qui explique pas mal de choses...
Nous décidons avec Hansen de prendre un guide et de traverser le village en direction des chutes de Tappia. Hansen est rincé. C'est la première fois qu'il marche. Mais il sait qu'il ne reviendrait pas ici. 
Nous suivons le guide et c'est un retour en arrière d'un siècle qui se présente devant moi. Le village est  au ralenti. Et pour être honnete, il ne se passe pas grand chose voir rien du tout! Ils cultivent le riz surtout le matin nous dit le guide et l’après midi, ils font guide... ou dorment





Les cascades font pratiquement 30m de haut. C'est superbe. Je suis content d’assister à ça mais je pense surtout au retour à l'auberge qui s'annonce difficile... J'ai mal aux pattes... la journée a été longue et Hansen devient de plus en plus ....blanc!

La descente c'est bien.. Hansen est content... pas pour longtemps!

Jean-Jacques notre guide

maison typique du village: 3 niveaux qui servent en fonction de la saison

les marches ça fait mal aux pattes, je confirme!
Nous passerons la soirée à Batad assis sur la terrasse couverte, en regardant une pluie diluvienne... J'avais presque oublié que c'est la saison des moussons..
Le lendemain après deux heures de marche, nous filons vers Sagada. 3 heures de van dans un décor magnifique. J'ai mal aux pattes et que de dire de mon derrière: faudrait penser à revoir votre sellerie Mr Toyota! 

La ville de Sagada est une ville tranquille à l'image de ses habitants.

vue depuis ma chambre

vive les sandwichs
La végétation est complètement différente. Les collines sont bordées de pins; on se croirait dans les landes! L'après midi après un bon repas nous visitons une grotte funéraire puis enchainons avec la visite des cercueils suspendus. Pratique funeraire de la région consistant a empiler les cercueils les uns sur les autres. Quelques cercueils sont ornés de gravures, notamment le lezard qui representerait longue vie et fertilité. On en compte pres de 100 a l’entree de cette grotte et ils dateraient de pres de 500 ans. C’est vraiment impressionnant et très émouvant. 

Le soir nous irons déguster sans doute le meilleur yahourt au monde (...rien que ça!) au Yoghourt House. Une tuerie! crémeux, vanille fraise avec céréales... hum trop bon et même pas mal au ventre après... C'est toujours





Cercueils suspendus

certains ont été pillés et on peut voir les os humains...

Le lendemain, nous prendrons un bus à 7h du mat pour rentrer sur Manille. Il y a  400km environ. Une paille. En 6-7h c'est plié. Que neni! En France peut-être, mais pas aux philippines. Les conducteurs de bus, ils sont philippins. Logique. Donc ils sont gentils et serviables. Donc il vous dépose où vous voulez sur le chemin et surtout à n'importe quel moment du trajet. Je m'explique. Prenons Micheline qui sort de chez elle, lève le bras. Le bus s’arrête et la prend. Il fait 50m et s'arrete de nouveau car Jean-Jacques, qui discutait avec ses potes,  veut lui aussi prendre le bus. 300m après, Roger veut descendre du bus. Donc le bus s’arrête. et Roger, il avait une valise dans la soute. Donc Norbert le conducteur doit descendre et ouvrir la porte. Puis il repart... et ca dure longtemps ce manège. J'ai connu la ponctualité des bus péruviens avec leur fameux "mas o minos" mais je dois avouer que cette méthode philippine dépasse tout ce que je pouvais imaginer. Et bien sur, personne ne crie, ne gueule (comme ferait un bon français). Pas un bruit, pas une remarque  sur Micheline, Roger ou Jean-Jacques. C'est normal. C'est comme ça.  Quelques fois, je croise un semi remorque rempli de gamins en uniforme à l'arrière. Ils s'en vont à l'école. Ils sont entassés, comme des sardines, debout dans la benne, avec le sourire aux lèvres comme toujours... Ça aussi c'est normal pour eux. 

Petite parenthèse faite, ce ne sera pas 6-7h mais plutôt 15h de trajet pour arriver jusqu'à Manille... La route est belle mais longue, mais belle mais longue... Je dormirai bien ce soir ça j'en suis sûr!


sur la route du retour

culture de pommes de terre en terrasse



Baguio ou la capitale d'été des philippins